L’ONU demande à la CIJ son avis sur les obligations humanitaires d’Israël envers les Palestiniens
L’Assemblée générale des Nations unies a approuvé jeudi une résolution demandant à la Cour internationale de justice (CIJ) de se prononcer sur les obligations humanitaires d’Israël envers les Palestiniens, alors que le gouvernement israélien est accusé d’entraver l’accès de l’aide à la bande de Gaza. La résolution, soumise par la Norvège, a été adoptée à une large majorité : 137 pays ont voté pour, 12 contre, et 22 se sont abstenus.
Elle demande à la CIJ de clarifier ce qu’Israël est tenu de faire pour « garantir et faciliter l’acheminement sans entrave de l’approvisionnement indispensable à la survie de la population civile palestinienne ». Bien que les décisions de la CIJ, plus haute juridiction de l’ONU basée à La Haye, soient juridiquement contraignantes, la cour ne dispose d’aucun moyen concret pour les faire respecter. Mais elles accentuent la pression diplomatique sur Israël.
Ce dernier contrôle strictement toutes les entrées de l’aide internationale, indispensable pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par un désastre humanitaire. Le gouvernement israélien, qui a imposé un siège total du territoire, reproche souvent aux organisations humanitaires leur incapacité à distribuer de grandes quantités de produits.
« C’est une catastrophe que la communauté internationale n’ait pas été en mesure de répondre de manière adéquate », a déclaré à l’Agence France-Presse Andreas M. Kravik, le vice-ministre des affaires étrangères norvégien.
« Ce n’est pas un manque de volonté de la communauté internationale de fournir une aide humanitaire, mais nous n’avons pas accès [à Gaza] et nous n’obtenons pas la collaboration dont nous avons besoin », a-t-il regretté.
L’initiative de la Norvège a été déclenchée par l’adoption en octobre par le Parlement israélien d’une loi interdisant, à partir de la fin de janvier, à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) d’opérer sur le sol israélien et de se coordonner avec les autorités israéliennes. Celles-ci accusent des employés de l’UNRWA d’avoir participé aux attaques sanglantes du 7 octobre 2023.