Des falaises de craie de près de 40 mètres de hauteur surplombant les eaux nacrées de la Manche. Voilà le décor majestueux que découvrent les promeneurs venus s’offrir une bouffée d’air iodé sur la commune d’Ault, dans la Somme. Moins connues que celles du Tréport, à quelques kilomètres, les plages de ce village de près 1 300 âmes ont attiré bien des artistes. Victor Hugo les cite dans Les Travailleurs de la mer, en 1866. Les Daft Punk y ont été photographiés en 2013 pour M Le magazine du Monde. Benjamin Biolay est venu tourner le clip de Comment est ta peine ?, en 2020. Mais le coin n’en demeure pas moins préservé du tourisme de masse.
Les habitués aiment raconter qu’en été, on trouve facilement une place pour poser sa serviette. Hors saison, quelques badauds déambulent le nez au vent, admirant les villas érigées sur le littoral. Certains égrènent leurs noms à haute voix avec amusement, rivalisant avec les cris des goélands : La Sirène, Le Tourbillon, La Bernadette, Hakuna Matata… On s’arrête par endroits pour photographier une façade en brique rouge ornée de bow-windows, de vitraux, de mosaïques ou de décors en céramique. A marée basse, quelques pêcheurs de crevettes traînent leurs filets dans la brume, sur la plage d’Onival, en contrebas.
C’est ici que Pierre-Antoine Ortu, un commerçant d’origine normande, a acquis en 2018 une maison des années 1930, à fleur de falaise. Il l’a intégralement rénovée mais a souhaité conserver sa façade en crépi, sobrement peinte en gris et blanc, et son nom inscrit sur le fronton : Brise du large. « Nous avons tout démoli et tout reconstruit, résume le propriétaire. A l’intérieur, la seule chose que nous avons gardée, c’est un carrelage des années 1960, dans le salon. »
Se laisser bercer par le ressac
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