La question de la hausse des droits d’inscription à l’université a largement divisé les membres de la commission de la culture et de l’éducation du Sénat, mercredi 22 octobre. A tel point que le sénateur socialiste de l’Essonne, David Ros, pour marquer son opposition, a retiré sa signature du rapport consacré à « la stratégie universitaire de l’Etat », qu’il venait de présenter avec deux autres corapporteurs, Laurence Garnier, sénatrice Les Républicains (LR) de Loire-Atlantique, et Pierre-Antoine Lévi, centriste du Tarn-et-Garonne.
Onze des douze recommandations de ce rapport d’information avaient pourtant été adoptées à l’unanimité. Mais la dernière, proposant « une réflexion nationale sur la régulation de l’entrée dans le premier cycle universitaire » et « les conditions d’un rehaussement national des droits d’inscription », a monopolisé les échanges, semant la discorde. Elle n’a été adoptée que par les sénateurs LR et centristes.
« Nous avons passé les deux tiers de la séance sur cet axe qui correspondait à seulement 10 % de notre travail », regrette auprès du Monde David Ros, qui avait œuvré pour « édulcorer » ce point, qui ne correspondait pas au périmètre de la mission. « Clairement, les sénateurs LR ont voulu accélérer le rythme pour faire du bruit sur la question. »
Grande incompréhension
Depuis la rentrée, profitant du flottement gouvernemental, des positions se sont exprimées pour rouvrir un débat réputé brûlant. Dans un rapport non publié mais cité par les sites d’information AEF info et News Tank, l’inspection générale des finances et l’inspection générale de l’éducation préconisent ainsi de porter les droits d’inscription à 2 850 euros par an en licence (contre 178 euros aujourd’hui) et 3 879 euros en master (contre 254 euros), conduisant à 3,1 milliards d’euros de recettes supplémentaires aux universités.
Dans un contexte désormais décomplexé, « des sénateurs LR ont pu affirmer vouloir défendre un service public de l’enseignement supérieur tout en aspirant à une totale autonomie des établissements qui définiraient eux-mêmes leurs droits d’inscription et leurs capacités d’accueil, déclare le sénateur communiste des Hauts-de-Seine, Pierre Ouzoulias. Or, le service public, par nature, doit rester universel ». Il ajoute que « même si on multipliait par 10 ou par 100 les droits d’inscription, on ne résorberait pas le problème financier des universités, qui reste pendant ».
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