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Extradition vers le Tadjikistan rime le plus souvent avec prison. A peine le blogueur islamiste Farhod Negmatov avait-il atterri à Douchanbé en provenance de Suède que les autorités locales l’ont placé derrière les verrous, a-t-on appris, mercredi 8 janvier, de proches de l’opposant. Cet homme à la courte barbe poivre et sel avait été expulsé de Suède accompagné de ses trois filles, le 27 décembre 2024, après s’être vu refuser l’asile politique. Les trois mineures ont été remises à des parents dans un village du nord du pays. Les autorités tadjikes, peu réactives aux demandes des médias, n’ont fourni aucun détail sur les circonstances de l’arrestation ni sur les motifs de l’incarcération.

Farhod Negmatov et sa famille ont émigré vers l’Ukraine en 2019. Après le début de l’invasion russe, la famille s’est installée en Suède, où elle a fait face à des difficultés administratives. Les demandes d’asile déposées par les Negmatov ont échoué à plusieurs reprises. Selon Islam Abu Khalil, un proche du blogueur vivant également en Suède, la police locale a procédé à l’interpellation de Negmatov à son domicile, à Göteborg, le 27 décembre. Le Tadjik et ses filles ont été conduits directement à l’aéroport.

« Lorsque Farhod Negmatov et ses enfants sont arrivés au Tadjikistan, ils ont été insultés et soumis à des pressions par les autorités. Ils ont été arrêtés par des agents du GKNB [services de sécurité tadjiks] à l’aéroport de Douchanbé. Ses filles ont été libérées au bout de deux jours, mais lui-même est resté en détention », indique Islam Abu Khalil sur sa page Facebook.

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Selon l’antenne tadjike de Radio Liberty, un groupe médiatique financé par le Congrès des Etats-Unis, Farhod Negmatov est accusé d’être membre du Hizb Ut-Tahrir, un parti politique islamiste né d’une scission avec les Frères musulmans, qui est interdit au Tadjikistan, en Russie et dans plusieurs pays européens. Les proches de M. Negmatov affirment qu’il est persécuté pour avoir critiqué les autorités tadjikes et pour avoir publié en ligne des vidéos favorables à la création d’un califat islamique en Asie centrale.

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