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Est-il réellement possible de se présenter à l’élection pour la présidence de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) face au patron sortant, l’Emirati Mohammed Ben Sulayem ? Voilà en substance, la question que les avocats de la Suisse Laura Villars ont posée, lundi 10 novembre, aux juges du tribunal judiciaire de Paris. La pilote de 28 ans a saisi la juridiction en référé, après que sa candidature à la tête de l’instance basée dans la capitale, place de la Concorde, a été recalée.

Dans le cadre du scrutin prévu le 12 décembre à Tachkent, en Ouzbékistan, Mme Villars a buté sur un obstacle original. Pour se présenter à la présidence de la fédération, les candidats ont pour obligation de composer une liste sur laquelle doivent figurer sept « vice-présidents pour le sport » de la FIA issus de six régions du monde (Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud, zone Moyen-Orient et Afrique du Nord, zone Afrique et Asie-Océanie).

Problème : une seule personnalité sud-américaine (Fabiana Ecclestone, la femme de l’ancien grand argentier de la formule 1 Bernie Ecclestone) est éligible et elle a déjà accepté de figurer sur la liste de M. Ben Sulayem. Ne respectant donc pas le règlement, la candidature de Mme Villars a été retoquée, tout comme, avant elle, celle d’un Américain, Tim Mayer, ancien commissaire sportif de la FIA.

Dans son assignation, consultée par l’Agence France-Presse, Mme Villars, première femme à viser la présidence de l’instance, dénonce une « violation du principe de démocratie associative et de pluralisme prévu [dans les] statuts » de la fédération et demande « la suspension immédiate de l’élection », jusqu’au prononcé d’une décision sur le fond de ce litige.

« Aucune transparence, aucune éthique, aucune démocratie »

« Il y a quelque chose de pourri au royaume de la FIA », a estimé, lors de l’audience, Robin Binsard, l’avocat de la pilote. « Il n’y a aucune transparence, aucune éthique, aucune démocratie, a-t-il déploré. On a atteint un niveau d’autocratie et de violation des règles qui est inédit. » Selon son conseil, Mme Villars a « pu constater une multiplication des malversations et des fraudes en vue d’empêcher toute autre candidature que celle du président sortant ».

Benjamin Fontani et Mehdi Kadry, mandatés par M. Mayer, sont également intervenus pour appuyer la demande de Mme Villars et déplorer « le système un peu mafieux » mis, selon eux, en place à la FIA.

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Devant le tribunal, les avocats de la FIA ont, pour leur part, insisté sur la « transparence absolue du régime des élections, le même depuis 2011 ». « Tout le reste n’est qu’une pure invention, pure fantaisie », ont-ils affirmé.

« On sent qu’il y a beaucoup de ressentiment de la part de ces deux candidats, ils mènent une bataille avec un véritable acharnement médiatique pour essayer de discréditer la FIA, a estimé à l’audience l’un des conseils de l’instance. (…) Depuis le début de cette affaire, on essaie de monter en épingle une histoire complètement rocambolesque. » Selon les avocats de la fédération, une éventuelle suspension du scrutin entraînerait une paralysie de l’instance, qui ne pourrait alors plus organiser de compétitions, par exemple le championnat du monde de formule 1.

La décision du tribunal judiciaire de Paris, mise en délibéré, doit être rendue le 3 décembre, moins de dix jours avant l’élection pour laquelle Mohammed Ben Sulayem, successeur du Français Jean Todt en 2021, est, à date, le seul prétendant officiellement en lice.

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