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Le tribunal de Cambrai a condamné mardi un homme à une peine d’emprisonnement pour harcèlement ayant conduit au suicide une jeune femme de 21 ans, des faits pour lesquels les condamnations restent rares en France, a-t-on appris auprès du parquet.

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Dans ce dossier, deux hommes ayant entretenu une relation avec Marina F., qui s’est pendue le 7 février 2024, étaient jugés pour diffusion d’images à caractère sexuel sans l’accord de la personne, et pour harcèlement d’un conjoint ou ex-conjoint l’ayant conduite au suicide. Ce second délit a été reconnu en France en 2020 dans la foulée du Grenelle des violences conjugales, mais les condamnations restent rares. Déclaré coupable de ce délit, Jean-François I., 37 ans, a été condamné à vingt-quatre mois de prison, dont douze avec sursis simple, a rapporté à l’AFP la procureure de Cambrai, Ingrid Görgen.

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L’autre prévenu, Yohann P., 26 ans, qui avait diffusé sans son accord des vidéos de ses rapports sexuels avec Marina F., tournées en 2018 alors qu’ils étaient en couple et qu’elle était lycéenne, a été déclaré coupable de la diffusion des vidéos mais relaxé pour le harcèlement. Il a été condamné à sept mois de prison avec sursis simple, selon la même source.

Une première plainte classée sans suite

Jean-François I., un homme marié qui fréquentait Marina à l’automne 2023, en parallèle de la relation de la jeune femme avec un autre petit ami, avait envoyé ces mêmes vidéos à ce petit ami officiel. Il avait également harcelé la jeune femme par des messages répétés lui demandant ses activités et localisations et l’injuriant.

Le parquet avait requis vingt-quatre mois de prison dont douze avec sursis probatoire à l’encontre de Jean-François I. et dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis contre Yohann P.

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Ces vidéos intimes ont gâché la vie de Marina F. pendant des années, avait souligné la mère de la jeune femme à l’audience en mars. La jeune fille avait déposé une plainte en 2019 mais celle-ci avait été classée sans suite, puis à nouveau en 2023, parce que les vidéos continuaient de circuler en ligne.

Le procès s’est déroulé dans une atmosphère tendue, en présence de nombreux proches de Marina F. demandant justice. La mère de la jeune femme, qui avait traité les deux hommes de meurtriers après l’audience en mars, a frappé l’un des deux avec une pancarte mardi peu avant que la décision soit rendue, a relaté Mme Görgen.

Le Monde avec AFP

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