Vendredi 23 mai au matin, le 15 de l’avenue Montaigne, à Paris, s’égaie de voix d’enfants. Regroupées sur le trottoir, quatre classes attendent de pénétrer dans la salle du Théâtre des Champs-Elysées. Comme chaque année depuis 2017, la grande scène parisienne monte un opéra participatif qui intègre vocalement scolaires et familles à la trame musicale et dramaturgique. Il s’agit cette année de L’Elixir d’amour, de Donizetti. En fait, une reprise : initialement programmé en 2020, l’opéra-bouffe n’a pas échappé à la pandémie de Covid-19, quand bien même une captation a pu être mise en boîte. Du 12 au 25 juin, pas moins de neuf séances scolaires et cinq représentations publiques verront défiler au total quelque 12 000 enfants, dont 10 658 élèves venus d’établissements parisiens et franciliens, 2 000 étant issus des réseaux d’éducation prioritaire.
Encadrés par leurs enseignants, les 186 enfants de la répétition de 11 heures se sont installés dans les fauteuils de velours rouge. Des élèves de primaire (CM1 et CM2) de l’école Condorcet d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) et de l’école Evangile, dans le 18e arrondissement de Paris, d’où viennent également les 6e du collège Hector-Berlioz. Auxquels s’ajoutent, ce jour-là, une trentaine d’adolescents de l’hôpital de jour Gombault-Darnaud (dit « Bayen »), dans le 17e arrondissement. Ces derniers font habituellement l’objet de séances spécialement aménagées pour eux, ce que n’ont pas permis des contraintes de calendrier. Nous sommes dans la dernière ligne droite, et les répétitions s’enchaînent.
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