Un deuxième foyer de fourmis électriques, une espèce invasive très agressive, a été découvert dans le Var

Est-il trop tard pour endiguer l’installation en France métropolitaine de la fourmi électrique, une espèce envahissante particulièrement menaçante ? Un deuxième foyer a été identifié en août dans la commune de la Croix-Valmer, dans le Var, a révélé France Inter, lundi 18 novembre. Un premier foyer avait été découvert il y a deux ans à Toulon, dans le même département. Depuis, l’Etat n’a toujours pas mis en place d’opération d’éradication dans la zone contaminée.

Microscopique (elle mesure 1,5 millimètre), de couleur jaune orangé et capable de se reproduire par clonage (sans fécondation du mâle), la wasmannia auropunctata est originaire d’Amérique du Sud. Classée parmi les 88 espèces envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne, ses piqûres provoquent des sensations de brûlure et elle a des conséquences majeures sur la biodiversité.

A la Croix-Valmer, c’est le propriétaire d’une maison d’un quartier résidentiel qui a signalé la présence de ces fourmis après des piqûres « très douloureuses ». « Au moins une dizaine de villas sont contaminées, raconte Luc Gomel, spécialiste de la lutte contre les fourmis invasives. On trouve des fourmis dans les jardins mais aussi dans tous les espaces verts communs, le long des trottoirs, dans le réseau hydrographique… » A Toulon, le premier foyer avait été découvert par hasard par un jeune passionné de fourmis, et la présence de l’espèce, formellement confirmée en septembre 2022. Elle se trouve dans les jardins d’une résidence mais aussi à l’intérieur des bâtiments et même à l’extérieur du site, dans le milieu naturel.

Depuis au moins cinq ans

Dans les deux cas, l’hypothèse la plus probable est que cette espèce a été introduite par le biais de plantes ornementales. Une étude est en cours pour déterminer si le clone retrouvé à la Croix-Valmer est similaire à celui de Toulon, ou à celui de populations déjà observées dans d’autres pays, comme en Espagne. Au vu de la taille des colonies, le spécialiste Olivier Blight, enseignant-chercheur à l’université d’Avignon, estime que les fourmis ont dû arriver il y a au moins cinq ans.

Depuis le premier signalement, la réponse a été lente. En raison de l’inscription de la fourmi électrique sur la liste européenne en août 2022, l’Etat aurait dû mettre en place un plan d’éradication en trois mois. « Rien n’était prévu pour agir rapidement, observe Olivier Blight. Aucun pays européen n’a l’expérience d’une éradication d’une population de fourmis. Il a fallu un moment pour trouver des interlocuteurs, des opérateurs, des financements. »

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