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Un milliard de repas sont gaspillés chaque jour dans le monde. Une « tragédie mondiale », déplorent les Nations unies, alors que 9,2 % de la population (735 millions de personnes) souffre de faim chronique. Selon un rapport publié mercredi 27 mars par le Programme de l’ONU pour l’environnement (PNUE), le gaspillage, qui désigne toute la nourriture jetée par les ménages, la restauration et la distribution, concerne près d’un cinquième de la nourriture disponible. Si l’on y additionne les pertes alimentaires, qui s’observent aux étapes de la récolte agricole, du transport et de la transformation, c’est environ un tiers de l’alimentation qui est ainsi perdue. Clementine O’Connor, chargée du programme Systèmes alimentaires durables du PNUE, analyse ces évolutions.

Le PNUE estime que plus d’un milliard de tonnes de nourriture ont été jetées dans le monde en 2022. Le gaspillage alimentaire est-il en hausse ?

On n’est pas en mesure de dire si le gaspillage augmente ou pas. Si l’estimation est légèrement plus élevée que lors du précédent rapport, paru en 2021, c’est parce que l’on a doublé les sources de données et amélioré leur qualité. Mais bien qu’il y ait eu des progrès dans la mesure du gaspillage, encore trop de pays n’ont pas de suivi fiable qui nous permettrait d’évaluer quelle est la tendance.

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Le gaspillage est souvent perçu comme un problème de pays riche, mais le rapport balaie cette idée reçue et montre que tous les pays sont concernés, quel que soit leur niveau de revenu. Comment l’expliquer ?

Notre précédent rapport, en 2021, le montrait déjà : l’estimation du gaspillage par personne est significative dans tous les pays qui ont fait des mesures. En moyenne, ce sont 79 kilogrammes de nourriture jetés par personne et par an. A cause de cette perception que le gaspillage touche surtout les pays riches, beaucoup d’Etats à revenus intermédiaires ne se sentaient peu ou pas concernés et n’ont pas agi en conséquence.

Après, il faut comprendre que nous incluons dans la nourriture gaspillée les parties comestibles et non-comestibles, comme les pelures, les os, les arêtes, car l’interprétation de ce qui est comestible ou pas varie énormément selon les pays, les régions, les cultures culinaires… Dans les pays à revenus bas ou intermédiaires, on constate que les ménages cuisinent davantage de produits bruts, ce qui peut générer plus de gaspillage au niveau du foyer, par rapport aux pays aux revenus élevés, qui consomment davantage de produits transformés et déjà préparés.

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