La demande du LOSC est finalement restée lettre morte. A trois jours de son huitième de finale aller de la Ligue des champions sur la pelouse du Borussia Dortmund, le club lillois souhaitait obtenir le report d’un autre match à l’extérieur, celui prévu au Parc des Princes face au Paris Saint-Germain (PSG), samedi 1ᵉʳ mars, pour le compte de la 24ᵉ journée du championnat de France. Mais la rencontre a été maintenue sur décision du bureau de la Ligue de football professionnel (LFP), qui s’est réuni mardi 25 février pour étudier, entre autres, la requête déposée par les Nordistes. Le calendrier était trop compliqué à remodeler en si peu de temps.
Le PSG aurait pourtant pu, lui aussi, bénéficier de quelques jours de repos supplémentaires avant d’accueillir Liverpool, mercredi, dans le cadre de la prestigieuse Coupe européenne. Le club de la capitale, encore engagé dans toutes les compétitions cette saison, disputait un match face à l’Olympique lyonnais dimanche 23 février en championnat (3-2), avant d’enchaîner avec un quart de finale de Coupe de France mercredi contre Saint-Brieuc (7-0). Avancer le duel face à Lille à vendredi soir n’était donc pas une option. Paris a refusé celle de reprogrammer le match à une date ultérieure.
Contre les Briochins, Luis Enrique a reposé certains cadres de son équipe et ne souhaitait pas que ces derniers passent près de dix jours sans jouer avant la rencontre cruciale face aux Reds. Il faut dire que l’entraîneur espagnol a depuis longtemps anticipé cette séquence et s’est engagé dans une minutieuse rotation de ses troupes, répartissant les minutes de jeu pour préserver l’énergie collective.
Pour Lille, qui vise l’une des quatre premières places en championnat, synonyme d’une qualification pour la prochaine Ligue des champions, aucun point n’est à négliger. Alors forcément, le maintien du match ce 1er mars est un coup dur, a fortiori face à un adversaire aussi redoutable que le PSG, bien installé en tête de la Ligue 1 (13 points d’avance sur son dauphin l’Olympique de Marseille ; 18 sur le LOSC, 5e).
D’autant que le club de la capitale est en grande forme (neuf victoires consécutives, avec quatre buts inscrits par match en moyenne) et n’a toujours pas perdu contre une équipe française cette saison. « Avec un jour de plus entre les deux rencontres, on aurait été plutôt contents. (…) C’est vrai que le fait que ce soit ce samedi, puis ce mardi, c’est peut-être un peu court », a déploré Benjamin André, le capitaine des Nordistes, en conférence de presse vendredi 28 février.
Cinq matchs en quinze jours pour le LOSC
Le coach de Lille, Bruno Genesio, n’a, lui, pas masqué son amertume : « Ce que je regrette juste, c’est que les huitièmes de finale de la Ligue des champions sont prévus depuis longtemps. Donc soit on ne croyait pas à la qualification des clubs français pour les huitièmes de finale, soit il y avait peut-être une manière de faire autrement et de ne pas mettre une affiche PSG-Lille à trois jours d’un match aller de Ligue des champions. Ça aurait été peut-être un peu plus intelligent si on avait réfléchi un peu plus à l’avance. »
La frustration est d’autant plus grande dans les rangs lillois que la LFP s’était efforcée, la saison dernière, d’aménager le calendrier à deux reprises, lors des 29ᵉ et 32ᵉ journées de Ligue 1, pour permettre aux formations tricolores encore engagées sur la scène continentale de se préparer au mieux. Les rencontres du PSG, de l’Olympique de Marseille et du LOSC avaient été reportées. La décision avait créé des remous chez certaines équipes à la lutte pour le maintien. Reste que ces dernières avaient dû s’y plier et connu des semaines à trois matchs.
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« On n’ignore pas l’impact et les difficultés que cela représente pour les adversaires des clubs concernés, mais c’est dans l’intérêt général de la ligue que d’assurer un maximum de places pour les clubs français en coupes d’Europe et notamment en Ligue des champions dans les années à venir », s’était alors justifiée la LFP.
Lille ne bénéficiera pas plus d’un aménagement de calendrier après son huitième de finale retour contre Dortmund, le 12 mars. Le club nordiste avait demandé le report de sa rencontre de Ligue 1 à Nantes, trois jours plus tard. Mais les Canaris, dont l’entraîneur, Antoine Kombouaré, avait été l’un des plus critiques envers les décisions de la Ligue la saison dernière, ont d’ores et déjà refusé cette requête. Les joueurs de Bruno Genesio enchaîneront donc au stade de la Beaujoire, le 15 mars, un cinquième match en quinze jours, dont trois déplacements. Mais le LOSC ressortira peut-être de cette séquence comme quart de finaliste de la Ligue des champions pour la première fois de son histoire.