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Avec le chanteur Yamê, révélation masculine des Victoires de la musique 2024, l’apéro promettait d’être festif, en tous les cas musical. Avant de publier son mini-album à l’automne 2023, Elowi, le trentenaire a écumé toutes les jam de musiciens à Paris, ces événements où batteurs, bassistes, guitaristes, chanteurs, rappeurs et vocalistes se retrouvent pour improviser ensemble. Il y avait donc fort à parier qu’il nous emmènerait dans un de ses endroits fétiches, qui l’ont vu grandir artistiquement et où ses potes « zicos » l’appellent encore Manu. En six mois, le pianiste est devenu la nouvelle coqueluche des plates-formes de streaming. Ses clips Bécane et Bahwai sont devenus viraux, cumulant des millions de vues.
Le chanteur franco-camerounais à la denture si particulière, résultat d’une mauvaise chute quand il était enfant, s’apprête d’ailleurs à partir en tournée dans tous les festivals d’été (aux Eurockéennes de Belfort le 5 juillet, au festival des Vieilles Charrues à Carhaix (Finistère) le 11 juillet, aux Nuits secrètes d’Aulnoye (Nord) le 13 juillet, aux Francofolies de La Rochelle le 14 juillet…). Il y défendra sa musique qu’il qualifie lui-même d’« inqualifiable », entre le jazz de Richard Bona, la rumba de Papa Wemba, un chant à mi-chemin du flow rap et de l’envolée lyrique. A l’heure dite, Yamê est déjà attablé, un mojito Passion à la main, faisant bouger d’un mouvement de tête les perles d’ambre au bout de ses nattes. Il sirote doucement son cocktail, car « l’alcool [lui] fait mal au ventre ». « Les apéros, ce n’est pas mon quotidien, précise-t-il, mais je ne les refuse jamais. » Avant de commencer celui-là, il vérifie sur une appli de son téléphone connectée à des caméras extérieures de sa voiture qu’aucun agent municipal ne rôde autour. Elle est mal garée.
L’apéro a donc lieu à la Petite Halle de La Villette, dans le 19e arrondissement. Sur les pavés du café-concert, les moineaux se disputent des morceaux de pain alors que des musiciens, sur scène, finissent leurs balances. C’est là qu’il a rencontré, en 2018, son actuel batteur, Daryl, fils du chanteur Blick Bassy : « C’était quelques mois après m’être lancé au Carré Saint-Michel [Paris 6e]. Ici, l’événement s’appelait les “Jam de la casserole”. C’était une jam de très haut niveau. Et c’est là où j’ai vraiment pris une gifle. Il y avait des musiciens confirmés. Tu ne les vois pas l’été parce qu’ils sont en tournée et puis, l’hiver, ils sont ici, entre quelques dates. C’est là que j’ai vu la première fois Daryl. »
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