Un apéro avec Théodora : « Ma musique, c’est celle de toutes les diasporas »

Quand Théodora, chanteuse de 21 ans, nous donne rendez-vous dans le « 9-3 » pour son apéro, on jubile. Adieu brasseries à l’ambiance feutrée, restaurants chics des beaux quartiers parisiens. Enfin le ti punch, les ailes de poulet marinées, les sonos des camions antillais… Avec l’autrice du Kongolese sous BBL (certifié disque de platine) et sa mixtape Bad Boy Lovestory, qui télescope drum’n’bass anglaise et pop à la Juliette Armanet, amapiano sud-africain et bouyon antillais, on était sûr que le rhum gingembre allait couler à flots. Eh bien non. Le rendez-vous est bien pris au cœur de la capitale du « Seine-Saint-Denis style », mais dans un restaurant de grillades pakistanaises : pas d’alcool au menu, mais des jus de fruits. Pas de clips de dancehall sur l’écran TV, mais une version moderne de la musique de Nusrat Fateh Ali Khan.

Si la jeune femme, qui descend tout juste d’un taxi, a bien fixé le rencard à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), c’est parce que Chez nous (le nom du restaurant, ça ne s’invente pas) était son QG quand elle enregistrait sa mixtape, sa « carte de visite, la consécration de [ses] expérimentations », dit-elle, et celui où elle dînait aussi avec son ancien amoureux, artiste comme elle et avec qui elle a connu toutes les galères des débuts. Celle qui n’hésite pas à montrer ses formes et qui chante avec malice « Mes gros seins me font souvent mal au cou » est en fait très romantique.

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