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Histoires Web lundi, septembre 16
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A 24 ans, Théo Curin est différent : quand tous ses potes sont sur TikTok ou sur Netflix, lui préfère regarder la télévision, en particulier les jeux comme ceux qu’ils affectionnaient enfant : « Le Bigdil », « Koh-Lanta », « Fort Boyard » ou « Star Academy ». Des émissions qui l’ont diverti lorsque, atteint d’une méningite bactérienne foudroyante à 6 ans, il a passé des mois à l’hôpital, d’où il est reparti amputé des quatre membres.

« La télé m’a tellement donné que je veux lui rendre », dit-il, alors que nous le retrouvons aux Princes, voilà quelques jours, une brasserie proche de la porte de Saint-Cloud, à Paris, et de son domicile, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Il souhaite, à son tour, divertir. C’est ici que son producteur, Mehdi Harbaoui, lui a proposé de passer le casting de « Slam », pour succéder à Cyril Féraud (passé à « Tout le monde veut prendre sa place », sur France 2) et présenter le jeu à succès de France 3. C’est encore aux Princes qu’il s’est rendu après avoir appris qu’il était choisi : sa première de « Slam » sera diffusée le 9 septembre.

Le 28 août, 10,2 millions de téléspectateurs l’ont découvert au début de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques. Tel Zinédine Zidane, lors de la parade du 26 juillet, Théo Curin a sillonné Paris avant de débouler place de la Concorde, au volant d’un taxi rouge recouvert de Phryges, les mascottes rouges des Jeux de Paris. Une séquence en forme de clin d’œil à la chronique qu’il a animée plus d’un an, Théo le taxi, dans « Aux Jeux, citoyens ! », au côté de Carole Gaessler. Beaucoup ont alors découvert ses yeux rieurs, sa tête de beau gosse – il est l’égérie de la marque Biotherm depuis 2019 – et son handicap.

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En terrasse, il sirote un cocktail de fruits vu qu’il est… 11 heures à peine. Tellement heureux de parler de ses projets et non plus de son « histoire ». « Je l’ai tellement racontée : ma maladie, le truc, le machin, c’est fatigant à la fin. » On peut la lire dans La Chance de ma vie (Flammarion, 2022), écrite par Dominique Bonnot, précise-t-il.

« Inverser les rôles »

Pour résumer, Théo Curin est né le 20 avril 2000 à Lunéville, en Meurthe-et-Moselle, d’un père informaticien à la SNCF, séparé de sa mère, secrétaire à la CRS 39. Il a une grande sœur, Océane. En 2012, il rencontre Philippe Croizon, autre quadri amputé célèbre pour avoir traversé la Manche à la nage. Ce dernier va convaincre le garçon de se jeter à l’eau. A 13 ans, Théo intègre ainsi le pôle France handisport de natation à Vichy, puis l’équipe de France en 2015. Très vite, le palmarès s’étoffe. A 16 ans, il est 4e en 200 m nage libre aux Paralympiques de Rio. En 2017, il est double médaillé d’argent aux Mondiaux de Mexico, puis décroche le bronze en 2019 à ceux de Londres.

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