La scène se déroule sous la nef du Grand Palais, à Paris, le 11 avril, au beau milieu du Festival du livre. Devant un étal d’ouvrages, dans le brouhaha de la foule, l’ancienne ministre de la culture Françoise Nyssen (2017-2018), qui accompagne le président de la République dans sa déambulation, s’épanche soudain. « Merci pour la dissolution, lui glisse-t-elle, j’étais vraiment fière de toi. En plus, c’était le 9 juin, le jour de mon anniversaire. » « On me pardonnera avec le temps », présume Emmanuel Macron, après un bref moment d’incrédulité. « C’était pas une mauvaise décision », approuve une dame. « Bah non, parce qu’en fait, il faut mettre les gens face à leur responsabilité. Sinon, ça pète à l’intérieur, je l’ai déjà vécu », rétorque le chef de l’Etat, non sans avoir jeté un coup d’œil à la perche du journaliste qui enregistre la conversation.
Emmanuel Macron est-il sincère ? Lors de ses vœux télévisés, le 31 décembre, alors que le gouvernement de Michel Barnier était déjà tombé et que le pays se retrouvait sans budget pour 2025, le président admettait pour la première fois publiquement que « la dissolution a apporté, pour le moment, davantage de divisions à l’Assemblée que de solutions pour les Français ». « La lucidité et l’humilité commandent de reconnaître qu’à cette heure, cette décision a produit plus d’instabilité que de sérénité et j’en prends toute ma part », ajoutait-il.
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