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Trente et une organisations, parmi lesquelles l’Observatoire international des prisons (OIP), la Ligue des droits de l’homme ou le Secours catholique, se sont indignées, mercredi 19 février, de l’annonce par le ministre de la justice de l’arrêt des « activités ludiques » en prison. Dénonçant « un acte de pure démagogie », elles demandent à Gérald Darmanin de revenir sur cette décision et « d’engager une réflexion sérieuse sur le sens de la peine et l’amélioration des conditions de détention ».

Dans le sillage d’une polémique autour de soins du visage prodigués à des détenus à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses, le garde des Sceaux a annoncé, lundi, avoir ordonné l’arrêt de toutes les « activités ludiques » en prison qui ne concernent pas l’éducation, la langue française ou le sport. Malgré les demandes et relances répétées de la part de la presse, la circulaire promise pour mettre en œuvre cette décision n’avait toujours pas été communiquée mercredi.

Néanmoins, « l’emballement a déjà gagné de nombreux établissements pénitentiaires, où l’ensemble des activités visé par le garde des Sceaux est temporairement suspendu », affirme le communiqué publié par l’OIP.

« Nourrir la désinformation »

Le texte accuse le ministre de « nourrir la désinformation, plutôt que de rappeler la mission d’insertion des personnes détenues confiée à son administration » et de défendre « à nouveau une approche exclusivement punitive de la prison ». « Ces activités s’inscrivent en réalité dans un travail sur l’estime de soi et le lien social, qui conditionne toute autre démarche d’insertion », font valoir les signataires.

Ils estiment qu’au lieu de « saper une mission essentielle de son ministère, déjà largement en mal de moyens », le garde des Sceaux aurait pu s’attaquer au « scandale bien réel » des conditions de détention. Selon le texte, qui relève une « surpopulation généralisée » dans les prisons françaises et l’« insalubrité de nombreux établissements », la maison d’arrêt de Seysses comptait au 1er janvier 1 239 détenus pour 580 places.

Il décrit les activités en détention comme « un levier essentiel, non seulement pour préparer la réinsertion des personnes détenues, mais aussi pour préserver leur équilibre psychologique », affirmant que « l’administration y voit même souvent une soupape pour gérer une détention explosive ». « L’état catastrophique des prisons françaises mérite mieux que des effets d’annonce aggravant encore le problème », concluent les organisations signataires, demandant au ministre de revenir sur sa décision.

Sollicité par l’Agence France-Presse (AFP), le ministère n’a pas donné suite dans l’immédiat.

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Le Monde avec AFP

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