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M6 – DIMANCHE 26 JANVIER À 23 H 10 –DOCUMENTAIRE

Comment la jeunesse ukrainienne grandit-elle sous les bombes ? Telle est la question du documentaire proposé dans l’émission de Bernard de La Villardière « Enquête exclusive ». « Je ne trouve pas les mots, dit un gamin, marchant sur du verre brisé, sur fond de ruines, je ne sais pas quoi dire sur ce qu’il se passe à cause de cette guerre idiote. »

Guerre idiote… Ce sera le fil rouge de l’enquête menée par Charles Comiti dans le pays qui se bat depuis bientôt trois ans contre l’invasion lancée en février 2022 par Vladimir Poutine. « Depuis les premiers jours du conflit, je filme ces nouvelles générations qui rêvent d’un pays libre, explique le journaliste. Et, à chaque tournage, c’est le même constat : espoir, résilience, douleur… et rage. »

Lire le reportage | Article réservé à nos abonnés Au nord de la ville ukrainienne de Kharkiv, l’armée russe a ouvert un nouveau front

D’un côté, une collégienne joue de la guitare, assise sur un monceau de ruines, à Kharkiv. De l’autre, un jeune homme baraqué évacue son ras-le-bol en tapant dans une porte : « On a le choix entre l’amour et la guerre, et on choisit la guerre ! » Certains ont décidé de s’engager – « je voulais vraiment que la guerre se termine le plus rapidement possible », dit un témoin en treillis , d’autres d’échapper à la conscription – « je veux juste essayer d’être un jeune homme », soupire l’un d’eux. Sur une grande place vide, à Kharkiv, un jeune couple danse comme pour s’accrocher à la normalité d’avant.

Fossé des générations

Dans le nord-est du pays, un jeune papa de 22 ans, son smartphone en main, parle avec son petit garçon que l’on voit en train de dessiner, tout sourire. Comme s’il était au travail et s’apprêtait à rentrer à la maison, alors que, dans quelques heures, il sera sur le front avec son bataillon d’infanterie légère. Son nom de code : Napoléon.

Engagé volontaire en février 2023, pendant la contre-offensive ukrainienne, Plombir a marché sur une mine, rejoignant les 40 000 amputés de guerre ukrainiens. « J’ai 26 ans, et je suis un vétéran de la guerre », dit-il d’un ton neutre, résigné. Nul n’évoque le débat sur l’abaissement de l’âge de la conscription de 27 à 25 ans, qui agite le pays. Mais nul doute qu’il est dans toutes les têtes.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Ukraine, pourquoi l’élargissement de la mobilisation pose-t-il autant de problèmes ?

A 26 ans, Timur s’est engagé d’une autre façon. Il est en première ligne avec son association de bénévoles, que l’on voit secourir les habitants de la région de Kharkiv. Une grand-mère née en 1937 est évacuée contre sa volonté de sa ville de Vovtchansk, à 8 kilomètres de la Russie : « J’ai déjà vécu la guerre quand j’avais 4 ans. » Une autre ne veut pas partir : « On est trop vieux et moches pour avoir peur. » Le fossé des générations est saisissant.

Ania, collégienne guitariste, raconte son 24 février (2022) : « En une nuit, la vie a changé à 180 degrés. » Son appartement a été détruit par un bombardement, mais elle relativise : « On a déménagé tellement de fois que, finalement, l’endroit où on habite [seule avec sa mère] n’est plus si important. » Aujourd’hui, ses cours se déroulent à distance. Ils peuvent être interrompus à tout instant par un bombardement.

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Chez quasiment tous, le ton se veut décontracté, drôle, positif… Mais on sent que c’est une façon de ne pas regarder en face la réalité. Celle d’une guerre longue qui s’installe. L’humour est la politesse du désespoir, dit-on. On touche là du doigt la réalité de cette formule attribuée à l’écrivain-cinéaste Chris Marker (1921-2012).

Ukraine : une jeunesse sacrifiée ? Reportage de Charles Comiti (Fr. 2024, 52 min). « Enquête exclusive » sur M6, présenté par Bernard de La Villardière.

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