Ukraine : une frappe russe sur Kryvy Rih fait au moins 18 morts, Volodymyr Zelensky accuse Moscou de ne pas vouloir « de cessez-le-feu »

C’est l’une des frappes les plus meurtrières de ces dernières semaines en Ukraine. Un bombardement russe dans un quartier d’habitation de la ville de Kryvy Rih a fait, vendredi 4 avril, au moins 18 morts et une soixantaine de blessés, dont nombre d’enfants, selon les autorités ukrainiennes.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, originaire de cette cité industrielle, a dénoncé un acte démontrant que Moscou « ne veut pas de cessez-le-feu », alors que des échanges diplomatiques se poursuivent depuis février pour trouver une issue au conflit. « Chaque attaque de missile et de drone prouve que la Russie ne veut que la guerre. Et seuls une pression internationale sur la Russie et tous les efforts possibles pour renforcer l’Ukraine, notre défense antiaérienne et nos forces armées, permettront de déterminer quand la guerre se terminera », a ajouté M. Zelensky sur Telegram.

Dans son allocution quotidienne, il a ensuite précisé que, selon des « résultats préliminaires », il s’agissait d’un tir de missile balistique. « Le missile a touché une zone près de bâtiments résidentiels, un terrain de jeu, des rues ordinaires. Ceux qui peuvent faire ce genre de choses ne sont pas humains et sont des salauds », a martelé le président de l’Ukraine.

Des photos diffusées par les secours ukrainiens montrent plusieurs personnes tuées, dont l’une est étendue devant des balançoires sur une aire de jeux.

Les pompiers ont éteint plusieurs incendies et cinq bâtiments ont été endommagés par le bombardement, a précisé sur Telegram Igor Klymenko, le ministre de l’intérieur.

Le dernier bilan fourni par Serhi Lyssak, le chef de l’administration militaire de l’oblast de Dnipropetrovsk, dans le centre de l’Ukraine, où se trouve Kryvy Rih, fait état d’au moins 18 morts, dont neuf enfants, et d’au moins 61 blessés, dont 12 enfants. Selon cette source, la Russie a par ailleurs attaqué vers 23 heures la ville avec des drones, tuant une personne et faisant trois blessés.

« Forcer la Russie »

Située à environ 80 kilomètres de la ligne de front, Kryvy Rih est régulièrement la cible d’attaques aériennes depuis le déclenchement de l’invasion russe en février 2022. Environ 600 000 personnes y habitaient avant la guerre. Mercredi, quatre personnes y ont été tuées et 14 autres blessées également par un tir de missile russe. Début mars, une frappe similaire avait touché un hôtel de cette ville, causant la mort de deux personnes et en blessant sept autres.

Réagissant au bombardement de vendredi, Volodymyr Zelensky a martelé que « l’Amérique, l’Europe et le reste du monde avaient la capacité de forcer la Russie à abandonner la terreur et la guerre ». « La Russie frappe tous les jours. Des gens sont tués tous les jours », a-t-il souligné.

Après trois ans d’un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts, le président américain, Donald Trump, ambitionne de mettre fin aux hostilités. Pour cela, il a rompu l’isolement diplomatique imposé à son homologue russe, Vladimir Poutine, par les Occidentaux après le début de l’invasion. Son administration pousse pour une fin rapide de la guerre en organisant des pourparlers indirects avec des responsables russes et ukrainiens, qui n’ont cependant abouti à aucune percée concrète.

Sous pression américaine, Kiev avait accepté une cessation sans conditions des combats, pour trente jours, rejetée depuis par Moscou. La Russie a donné son accord à un moratoire sur les frappes contre les sites énergétiques, bien plus limité, mais les deux belligérants s’accusent mutuellement de le violer.

Ceux-ci ont entériné le principe d’une trêve en mer Noire. Cependant, le Kremlin a par la suite posé des conditions, notamment la levée de sanctions par les pays occidentaux, qui ne semblent pas être recevables à court terme.