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ARTE – MARDI 18 FÉVRIER À 21 H 00 – DOCUMENTAIRE

Exécutions sommaires, torture, enlèvements de civils, déportation d’enfants… Ksenia Bolchakova et Manon Loizeau ont collecté sur le terrain les preuves des crimes de guerre commis par les Russes, dans le cadre de l’« opération militaire spéciale » déclenchée en février 2022.

Des années d’horreurs et de souffrances qui s’inscrivent dans un vaste projet mûrement réfléchi par Vladimir Poutine depuis une dizaine d’années et l’annexion de la Crimée, en 2014. Un projet qui vise non seulement à « dénazifier » le pays, comme l’affirme la propagande russe, mais aussi à anéantir une culture, une langue. Derrière la guerre et les combats atroces, il existe aussi un vaste projet d’assimilation forcée. Quitte à déporter des enfants, afin que de jeunes Ukrainiens deviennent de bons petits Russes.

Ksenia Bolchakova, née à Moscou, cotitulaire du prix Albert-Londres de l’audiovisuel en 2022 pour un documentaire sur le Groupe Wagner, et Manon Loizeau, journaliste et réalisatrice franco-britannique, ont mené l’enquête au cœur de zones devenues tristement célèbres : Boutcha, Izioum, Kherson…

Témoignage glaçant

Plusieurs témoins ont accepté de parler face caméra. Un ex-soldat recruté par le Groupe Wagner dans une prison russe, qui se cache désormais en Russie, raconte le « nettoyage » auquel il a participé à Bakhmout : « On a tiré sur 250 ou 300 personnes, ce jour-là. » Nikita, autre soldat russe, témoin d’horreurs, a déserté après deux mois au front et s’est réfugié en Espagne.

Lire le reportage (2023) : Article réservé à nos abonnés Bakhmout, derniers combats dans l’enfer du « Verdun de l’Ukraine »

Autre témoignage glaçant : Victoria, une jeune professeure de mathématiques à Izioum, fut enlevée, puis torturée et emprisonnée durant six mois en Russie, avant d’être relâchée à la suite d’un échange de prisonniers.

Au fil des rencontres et du retour sur des lieux ayant servi à emprisonner et à torturer (comme ces écoles et ces commissariats à Izioum), les preuves s’accumulent et démontrent que ces crimes de guerre ont été planifiés de longue date. Une préparation facilitée par la présence d’agents infiltrés dans de nombreuses villes et de « collabos », surtout dans l’est du pays.

Les preuves ? Ces listes nominatives et détaillées de personnes à arrêter datant de janvier 2022 et portant la signature du FSB, le successeur du KGB dans la Fédération de Russie. Ou la présence sur le terrain de « spécialistes » de méthodes de torture appartenant à des sociétés privées, venus spécialement de Russie, pour faire parler et briser les témoins.

Citons enfin ces milliers de manuels scolaires prêts à l’emploi pour faire entrer dans la tête des petits Ukrainiens les bons principes de l’éducation à la russe. Rigoureuse de bout en bout, cette longue enquête sur le terrain se révèle implacable. Et nécessaire.

Ukraine. Sur les traces des bourreaux, documentaire de Ksenia Bolchakova et Manon Loizeau (Fr., 2023, 89 min). Sur Arte.tv jusqu’au 25 mai.

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