Le président du Conseil tunisien pour les réfugiés (CTR), une organisation spécialisée dans l’aide aux demandeurs d’asile et aux réfugiés, Mustapha Djemali, est jugé à partir de jeudi 16 octobre par le tribunal de première instance de Tunis pour être venu en aide à des migrants. Cette audience marque le début d’une série de procès visant des représentants d’organisations humanitaires venant en aide aux immigrés illégaux dans un pays dont le président, Kaïs Saïed, mène une politique ouvertement xénophobe.
Ancien cadre du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Mustapha Djemali, 81 ans, est jugé avec l’un des chefs de projet de son organisation, Abderrazak Krimi. Les deux hommes sont poursuivis pour « participation à une entente ou formation d’une organisation » en vue de faciliter « l’entrée clandestine » de personnes sur le territoire tunisien et pour les avoir hébergées, en vertu de la loi relative aux passeports et aux documents de voyage.
Selon Amnesty International, le juge d’instruction aurait accusé les prévenus d’avoir « fait entrer illégalement des personnes noires en Tunisie ». « Vous les nourrissez et les hébergez, l’histoire et les lois tunisiennes vous le feront payer », aurait-il lancé, selon l’enquête de l’ONG. Le comité de défense des prévenus rappelle toutefois que « toutes les personnes bénéficiant de l’assistance du CTR sont enregistrées par le HCR à Tunis, bénéficiant d’une reconnaissance officielle de leur statut de réfugié ».
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