Trois mois après avoir chassé du pouvoir le dictateur syrien Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024, le président par intérim, Ahmed Al-Charaa, fait face au premier véritable test de sa gouvernance. Les efforts que l’ancien chef du groupe islamiste sunnite Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) a entrepris pour polir son image auprès des Syriens et de la communauté internationale, consolider sa mainmise sur la Syrie et assurer une transition pacifique dans un pays rendu exsangue par la dictature des Al-Assad, ont été balayés en l’espace de trois jours.
Les plaies de treize ans de guerre civile, un temps oblitérées par l’euphorie de la libération des griffes du régime d’Al-Assad, se sont rouvertes, béantes, le 6 mars. Menacé de perdre le contrôle de bastions alaouites du centre et de l’ouest du pays sous les attaques de partisans du président déchu, Ahmed Al-Charaa est tombé dans le piège qu’ils lui ont tendu. Ce dernier a été débordé par les factions islamistes radicales qui lui sont alliées et par les partisans sunnites ayant répondu à son appel à la mobilisation générale, faute d’hommes en nombre suffisant parmi les troupes disciplinées qui lui répondent.
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