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LETTRE DE NEW YORK
Dans la mythologie américaine, le salut vient des « fédéraux ». On pense aux inspecteurs du fisc « incorruptibles » d’Eliot Ness dans la lutte contre Al Capone, à Chicago, à la fin des années 1920. Ou aux policiers du FBI qui débusquèrent à la même époque les aventuriers qui épousaient puis assassinaient leurs épouses amérindiennes d’Oklahoma pour capter leurs puits de pétrole (raconté dans le western Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese). Même dans le scandale du Watergate qui conduisit à la démission de Richard Nixon en 1974, l’Amérique est sauvée par un fonctionnaire fédéral, le numéro deux du FBI en l’occurrence, qui se révéla être la source du Washington Post.
Mais, avec Donald Trump, tout change. La corruption vient du haut, de l’Etat fédéral et du ministère de la justice, aux mains d’une fidèle de l’actuel président, Pam Bondi. Les Etats et les villes sont sans recours, à commencer par New York. Gotham City est plus que jamais Gotham, corrompue, en perdition – au moins morale – depuis que le numéro deux du ministère fédéral de la justice (DOJ), Emil Bove, a ordonné, sur injonction de Donald Trump, d’interrompre les poursuites judiciaires intentées contre le maire démocrate Eric Adams. Agé de 64 ans, cet ancien policier afro-américain de Brooklyn avait notamment été inculpé en septembre 2024 pour corruption et financement illégal de sa campagne électorale pour la mairie de New York, en 2021, par des intérêts turcs. Son entourage a été éclaboussé par de multiples affaires.
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