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Trois semaines à peine après le dernier match entre le Paris Saint-Germain (PSG) et l’AS Monaco (ASM), dans le cadre de la 16e journée de Ligue 1 (victoire 4-2 du PSG en Principauté), les deux clubs se rencontrent à nouveau ce dimanche 5 janvier à 17 h 30, à Doha, cette fois-ci à l’occasion du Trophée des champions.

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Cette rencontre, généralement organisée au cœur de l’été, voit s’affronter l’équipe championne de Ligue 1 et le vainqueur de la Coupe de France. Le PSG ayant remporté ces deux titres en 2024, les Parisiens sont opposés à l’ASM, deuxième du championnat de France à l’issue de la dernière saison. Après moult tergiversations, le match a été délocalisé au Qatar, à 5 000 kilomètres de l’Hexagone, et tombe en plein milieu d’une journée de Ligue 1, qui a repris ses droits ce week-end après une trêve pendant la période des fêtes.

La situation de cette année rappelle celle de l’édition précédente, qui avait irrité de nombreux supporteurs français. L’organisation de ce match au Qatar n’a fait qu’aggraver leur mécontentement. « Cet arrachement territorial n’a aucun sens. C’est l’étape ultime de la marchandisation du football », s’exaspère Pierre Barthélémy, avocat de l’Association nationale des supporteurs (ANS), principal organe représentatif des fans de football français.

« Une mascarade »

Ulcéré par la délocalisation de l’événement, le collectif Ultras Monaco 1994 dénonçait « une mascarade » dès novembre 2024 dans un communiqué publié sur X. Contacté, le club de la Principauté a d’ailleurs affirmé qu’aucun de ses supporteurs ne se rendrait au match. Il en va de même pour le Collectif Ultras Paris, qui, selon les informations de RMC Sport, ne cautionne pas non plus la tenue à l’étranger de cette compétition.

Les Parisiens, douze fois vainqueurs du Trophée des champions, pourront tout de même compter sur quelques supporteurs. Le club a en effet proposé à ses 365 abonnés les plus assidus un billet incluant trajet en avion, nuit à l’hôtel et activités dans la capitale qatarie pour seulement 100 euros. Une offre alléchante qui s’est écoulée en quelques heures. Le PSG a toutefois précisé que les frais avaient été pris en charge par le club, via une agence spécialisée dans le transport de supporteurs, et non via ses sponsors.

La venue de ces rares supporteurs français ne devrait pas modifier le soutien des joueurs de la capitale, qui bénéficient d’une grande popularité auprès des fans de foot qataris. Le stade 974 de Doha, qui accueille le match, dispose d’une capacité de 44 000 places, dont 35 000 ont été vendus à la date du 2 janvier, selon L’Equipe.

« Pour nous, c’est comme aller à la maison »

Le club parisien jouit d’une proximité particulière avec l’émirat. Il est la propriété du fonds Qatar Sports Investment (QSI) depuis 2011 et la plupart de ses principaux sponsors (Qatar Airways, Visit Qatar, QNB, BeIN Sports) sont qataris. Trois boutiques officielles du PSG sont présentes dans le pays et l’équipe première a pour habitude d’effectuer ses stages de préparation hivernaux à Doha.

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Jeudi 2 janvier, lors d’une surprenante conférence de presse organisée à bord de l’avion du club (un Boeing 777 de la compagnie Qatar Airways) en partance pour Doha, l’entraîneur Luis Enrique a plaisanté de la situation. « Pour nous, c’est comme aller à la maison », a-t-il indiqué aux journalistes qui, eux, étaient en visioconférence depuis la terre ferme.

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Pour Pierre Barthélémy, cette délocalisation à Doha pose toutefois un problème d’équité. « Cela fait deux ans de suite que ce trophée profite au PSG. L’année dernière, le match avait eu lieu au Parc des Princes [Paris avait battu Toulouse 2-0]. Cette année, la rencontre se joue chez le premier partenaire du club. » La LFP affirme quant à elle que Doha était la solution la plus facile aussi bien pour les deux clubs que pour les organisateurs.

Un match initialement prévu en Chine

La délocalisation du Trophée des champions à l’étranger n’est pas une nouveauté. La Chine avait accueilli plusieurs éditions (2014, 2018 et 2019), tout comme Israël, en 2021 et en 2022. L’an passé, la rencontre devait se tenir à Bangkok (Thaïlande), avant que la Ligue de football professionnel (LFP) ne reporte son choix sur le Parc des Princes.

Cette année encore, l’organisation de la rencontre s’est transformée en casse-tête : le match devait initialement se tenir le 8 août 2024, à Pékin, afin de célébrer le soixantième anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine. Mais l’opération n’a pas pu aboutir, la LFP n’ayant jamais eu les autorisations définitives de la part des autorités chinoises, selon L’Equipe. La LFP a ensuite envisagé de faire jouer le match à Monaco, le 28 août… le jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques. Le PSG ne souhaitant pas modifier l’horaire de la rencontre, la compétition a été une nouvelle fois décalée. Et ce n’est que le 18 novembre que la tenue du match à Doha a été officialisée.

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« C’est devenu un trophée commercial, estime Pierre Barthélémy, mais qui n’est pas propre à la France. D’autres compétitions européennes exportent leur tournoi. » C’est notamment le cas de la Supercoupe d’Italie et de son équivalente espagnole, dont les dernières éditions se sont déroulées à Riyad, en Arabie saoudite.

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