Trois véhicules appartenant à des personnels pénitentiaires ont été incendiés tôt, mercredi 16 avril, devant la prison de Tarascon (Bouches-du-Rhône), au lendemain d’attaques coordonnées contre plusieurs établissements pénitentiaires en France, a fait savoir le procureur de la République de la ville.
Les incendies se sont produits vers à 5 h 20 du matin sur un parking « isolé, réservé aux personnels, grillagé et l’accès sécurisé par un digicode », a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) le procureur de Tarascon, Laurent Gumbau. A priori aucune inscription n’a été retrouvée sur les lieux, a-t-il précisé. « Ce que je sais du ministère de l’intérieur, c’est qu’en effet, il y a un site à Tarascon, où des voitures auraient été brûlées, ce matin, très tôt, mais je n’ai pas d’informations complémentaires », a fait savoir Gérald Darmanin, interrogé sur CNews mercredi matin.
Selon Gérald Darmanin, ces actes ont lieu « parce que nous prenons des mesures contre le laxisme, qui a existé peut-être jusqu’à présent dans les prisons, qui a mené notre pays à des difficultés extrêmement graves, des réseaux de drogue qui continuent à partir des cellules carcérales ».
Le Parquet national antiterroriste s’est saisi de l’enquête
« C’est une intimidation grave et on essaie de voir si l’Etat va reculer. C’est ça qui se passe. Je pense qu’il faut prendre les choses avec beaucoup de fermeté, beaucoup de calme et beaucoup de détermination », a-t-il poursuivi. Le ministre de l’intérieur, qui était convaincu, hier, d’y voir la main d’organisations liées à la criminalité organisée, dit n’exclure aucune piste, « mais quand on tire à la kalachnikov contre des centres pénitentiaires comme hier à Toulon, c’est plutôt un mode opératoire de jeunes délinquants qui sont peut-être payés quelques milliers d’euros pour faire ce genre de choses ».
Après les attaques contre plusieurs prisons mardi – dont celle de Toulon notamment visée par des tirs à l’arme automatique -, le Parquet national antiterroriste a annoncé se saisir de l’enquête. En début de soirée, le PNAT a justifié son autosaisine en raison, notamment, des « cibles choisies », du « caractère concerté » des attaques et de « l’objectif [poursuivi] de troubler gravement l’ordre public (…) tel que revendiqué sur les réseaux sociaux par un groupe baptisé « DDPF » (Défense des prisonniers français) ». L’enquête a été ouverte des chefs d’« association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes », de « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste commise sur une personne dépositaire de l’autorité publique » et de « dégradation ou détérioration en bande organisée du bien d’autrui ».