« Ils m’ont trompé sur tout : le salaire, le véhicule, le logement. On nous avait promis 90 euros par jour, et pour un mois je n’ai reçu que 300 euros d’avance. » Au début de l’été, Sergi Magaladze, un chauffeur routier géorgien, a répondu à l’annonce d’emploi de la société polonaise Weber Transports. Après avoir commencé à travailler le 16 août, il a sillonné les routes d’Europe pendant un mois sans le moindre jour de repos, dormant dans son camion, un « Mercedes qu’[il] devai[t] amener au garage toutes les semaines pour réparation alors qu’on [lui] avait promis un camion neuf ».
Le 16 septembre, comme deux autres chauffeurs géorgiens ailleurs en France, il stoppe son camion sur une aire d’autoroute près de Nancy, pour protester contre ses conditions de travail et son salaire impayé. Les trois sont licenciés sur-le-champ. Alertés par l’entreprise, les policiers de la Compagnie républicaine de sécurité autoroutière de Champigneulles (Meurthe-et-Moselle) font descendre Sergi Magaladze de son camion, et il est placé en garde à vue, suspecté d’avoir volé le véhicule. Les policiers ayant constaté que ce n’était pas le cas, il est relâché, mais à son retour sur l’aire d’autoroute, son camion a disparu.
Il vous reste 78.31% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.