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Dans la poussière, le convoi militaire traverse ce qu’il reste de la bande de Gaza. Aussi loin que porte le regard règnent désolation, amoncellement de gravats, maisons pulvérisées – qui semblent parfois avoir été retournées –, immeubles fracassés ou amputés d’un étage, d’une façade, d’un angle. Les destructions paraissent irréelles tant elles sont absolues et systématiques, depuis la frontière avec Israël, au niveau du kibboutz de Beeri, jusqu’à la mer Méditerranée, 6 kilomètres plus loin, puis à la ville de Gaza, dans le nord de l’enclave palestinienne, un peu moins touchée en son cœur.

Vendredi 3 octobre après-midi, quelques heures avant que le Hamas accepte la libération de tous les otages, puis que le président américain, Donald Trump, exige la fin des combats et que l’armée israélienne affirme cesser les opérations militaires offensives, une quinzaine de médias internationaux, dont Le Monde, ont été autorisés à pénétrer pendant trois heures dans la partie de l’enclave contrôlée par Israël ou interdite aux Palestiniens sous peine de mort, soit aujourd’hui 82 % du territoire, selon le décompte du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Un déplacement organisé et encadré par l’armée israélienne. L’Etat hébreu interdit depuis le 7 octobre 2023 toute entrée indépendante de journalistes étrangers dans la bande de Gaza.

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Dans la zone la plus proche de la frontière, présentée par le gouvernement comme un « périmètre de sécurité » durable, y compris en cas de cessez-le-feu, il ne reste plus rien. Dans la campagne, les bâtiments agricoles ont été comme aplatis, tous, un par un, méticuleusement. Sur la route défoncée, dans la banlieue sud de la ville de Gaza, où les transports de troupes blindées avancent dans le sable, apparaissent les fantômes de quartiers entiers. Ici, une mosquée, dont le minaret est cassé en deux, alors que le bâtiment principal s’est effondré. Là, ce qui, auparavant, devait être un commerce de quartier. Plus loin, un espace de jeux pour enfants avec des toboggans multicolores, dont il ne reste qu’un amas de plastique et de ferraille pliés et broyés – 97 % des écoles ont été endommagées ou détruites, selon l’Organisation des Nations unies (ONU).

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