Trois festivals en mars : la sélection musicale du « Monde Afrique » #221

Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, place aux festivals avec des concerts du groupe congolais Kin’Gongolo Kiniata à Marseille, de la Tanzanienne Siti Amina à Grenoble et de la Sud-Africaine Moonchild Sanelly à Saint-Ouen.

Kin’Gongolo Kiniata, à Babel Music XP

Vendredi 21 mars, le Dock des Suds, à Marseille, vibrera au rythme de la frénésie urbaine de Kinshasa avec le groupe Kin’Gongolo Kiniata (« le son qui écrase », en lingala), dans le cadre de l’événement Babel Music XP, qui combine trois jours durant un salon professionnel et des concerts ouverts au grand public.

Afro-funk, électro-punk… Difficile de ranger ces cinq Congolais dans une case. Avec leurs instruments recyclés et bricolés, ils s’inscrivent dans la tradition kinoise de la débrouille, comme Fulu Miziki Kolektiv avant eux. Leur premier album, Kiniata, qui paraîtra début avril (après l’EP Moto en 2023), évoque la guerre civile qui dure depuis des décennies dans l’est du pays, les sans-abri dans les villes corrompues, la justice sociale et le désir de changement.

D’autres artistes africains se produiront dans la cité phocéenne du 20 au 22 mars, comme le joueur de kora sénégalais Ablaye Cissoko (en duo avec l’accordéoniste Cyrille Brotto), la rappeuse sud-africaine Yugen Blakrok ou encore le groupe franco-marocain Bab L’Bluz.

Siti Amina, à Détours de Babel

On retrouvera Kin’Gongolo Kiniata le 6 avril au fort Barraux, en Isère, où le groupe se produira dans le cadre du festival Détours de Babel, du 21 mars au 13 avril. Là aussi, la quinzième édition de cet événement centré sur les « musiques baroudeuses » n’oublie pas l’Afrique, puisque y sont notamment programmés le joueur de ngoni burkinabé Boubacar Djiga, le collectif de femmes algériennes Lemma et le chanteur marocain Walid Ben Selim (en duo avec la harpiste Marie-Marguerite Cano).

On pourra aussi y entendre une artiste venue de Tanzanie, plus précisément de l’archipel de Zanzibar. Siti Amina est une chanteuse, compositrice et joueuse d’oud qui mêle le taarab, une forme de poésie chantée propre à la côte orientale de l’Afrique, avec des styles plus modernes. Issue du groupe Siti & The Band, elle a récemment publié deux titres en solo, Tanzanite Lady et Ndo Basi (« c’est assez », en swahili).

Du 28 au 30 mars, elle se produira à quatre reprises à Grenoble et aux alentours, ainsi que le 27 mars sur la scène de L’Ilyade, à Seyssinet-Pariset, cette fois-ci en compagnie de la joueuse de kamélé ngoni Siân Pottok.

Moonchild Sanelly, à Banlieues bleues

Enfin, direction la Seine-Saint-Denis et Paris avec le 42^e festival Banlieues bleues, qui se tient du 14 mars au 11 avril dans onze villes du territoire, avec pas moins de 37 groupes à l’affiche.

Et il y en aura pour tous les goûts : du raï algérien, acoustique avec le groupe El Besta ou électronique avec le producteur Sofiane Saïdi ; de l’éthiojazz avec les groupes Arat Kilo et Black Flower ; des rythmes congolais avec Jupiter & Okwess et Article15 ; sans oublier les Egyptiens Abdullah Miniawy et Maurice Louca, la Tunisienne Deena Abdelwahed ou les Sénégalaises de Defmaa Maadef…

Et le 5 avril, la scène de Mains d’Œuvres, à Saint-Ouen, accueillera deux artistes sud-africains à ne pas manquer : le rappeur Tumi Molekane alias « Stogie T » (qui avait déjà livré un concert mémorable pour Banlieues bleues, à Pantin en 2007) et la chanteuse Moonchild Sanelly, reine autoproclamée du « future ghetto punk », qui propose un mélange détonant de gqom, d’amapiano, de kwaito, de pop et de dancehall qui lui a valu de collaborer avec les plus grands, de Beyoncé à Wizkid en passant par Gorillaz. Son troisième album, Full Moon, est sorti le 10 janvier.