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Histoires Web lundi, septembre 15
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L’adhésion au djihadisme n’est pas qu’une question de conviction ou de foi, c’est aussi une affaire de famille, d’héritage et de transmission. Le procès de trois femmes, qui s’ouvre lundi 15 septembre devant la cour d’assises spécialement composée de Paris, est l’occasion d’une plongée dans l’enchevêtrement des liens familiaux qui enserrent celles et ceux entrés dans ce qui ressemble à une secte. Au point que cet héritage perdure de génération en génération.

Ces trois femmes, Christine Allain, 67 ans, Jennyfer Clain, 34 ans, et Mayalen Duhart, 42 ans, sont toutes accusées d’avoir rejoint l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie entre 2014 et 2017, et, pour deux d’entre elles, d’abandon moral et matériel d’enfants mineurs.

Les racines de l’affaire qui est jugée débutent en fait à la fin des années 1990 dans la région toulousaine. C’est là que vit la famille Clain, dont les deux frères, Fabien et Jean-Michel, issus d’une famille catholique fervente, se convertissent à l’islam rigoriste sous l’influence du mari tunisien de leur sœur aînée, Anne-Diana. Installés dans le quartier du Mirail, à Toulouse, les frères Clain, qui passent sous la coupe d’Olivier Corel, un islamiste syrien naturalisé français, font preuve d’un prosélytisme efficace, d’abord au sein de leur propre famille. Outre leur grande sœur, les frères Clain convertissent leurs épouses, leur demi-sœur et leur mère.

Conversions en cascade

Les propres filles d’Anne-Diana, Jennyfer et Fanny, sont élevées dans une version radicale de l’islam et mariées dès le plus jeune âge au sein de l’étroite communauté des adeptes d’un islam radical. Née en janvier 1991, Jennyfer Clain épouse religieusement Kevin Gonot dès l’âge de 16 ans. Or, Kevin Gonot s’est converti à l’islam sous l’influence de sa mère, Christine Allain, elle-même convertie par son fils aîné issu d’un premier mariage, Thomas Collange.

Ce sont les frères Clain qui ont initié Thomas Collange à l’islam dans sa version la plus rigoriste alors qu’il était étudiant à Toulouse. Pour ne pas le perdre, sa petite amie de l’époque, Mayalen Duhart, se convertit aussi, encouragée par sa belle-mère Christine Allain, qui a gagné à ses idées son mari, Stéphane Gonot, qu’elle menaçait de quitter s’il ne devenait pas musulman. Ces conversions en cascade interviennent au début des années 2000.

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