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L’amélioration de la qualité de l’eau de la Seine ne profite pas uniquement à la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a pu s’offrir un plongeon dans le fleuve en juillet 2024, ni aux athlètes des Jeux olympiques et paralympiques : trois espèces de moules rares et menacées viennent d’être découvertes en plein cœur de la capitale, confirmant les progrès réalisés dans la protection du milieu.

Dans le cadre d’une étude sur l’impact de l’éclairage urbain sur la biodiversité réalisée par le bureau d’études Office du génie écologique (OGE), des prélèvements d’ADN environnemental (ADNe) ont été réalisés à proximité de l’île de la Cité et de l’île Saint-Louis, à l’été 2024 : les résultats, annoncés fin janvier par le laboratoire Spygen, révèlent la présence de la mulette épaisse, de la mulette des rivières et de l’anodonte comprimée dans le fleuve, au cœur de la capitale. Classées sur la liste rouge des espèces menacées d’extinction de l’Union internationale pour la conservation de la nature, elles sont particulièrement sensibles à la présence de pollution.

« L’anodonte comprimée a disparu de presque tout le territoire, sauf du quart nord-est de la France, c’est vraiment surprenant de la retrouver dans un milieu aussi anthropisé que Paris, s’étonne Vincent Prié, spécialiste des mollusques et directeur de projets au sein du laboratoire Spygen. Et retrouver la mulette des rivières est vraiment spectaculaire, on pensait qu’il n’existait plus que deux populations, près de Troyes et dans l’Oise. »

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La technique de l’ADNe, en plein essor, consiste à recenser les espèces présentes dans un milieu à partir des traces qu’elles y laissent. Dans la Seine, de l’eau a été prélevée, puis filtrée, pour récupérer des « codes-barres ADN ». Ceux-ci ont ensuite été séquencés et comparés à des bases de références d’espèces. Au total, une vingtaine d’espèces de moules ont été identifiées, dont cinq espèces invasives.

Arrêt de déversements

Longue de 7 à 8 centimètres, l’anodonte comprimée était autrefois répartie dans toute la France. Outre sa sensibilité aux effluents agricoles et domestiques (nitrates, phosphates, pesticides), sa raréfaction s’explique notamment par la perte d’habitats, en raison de la modification des cours d’eau. La mulette des rivières est également en danger d’extinction. Avec sa coquille épaisse et presque carrée, elle était autrefois répandue du bassin versant de la Seine jusqu’au Maroc.

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