Hussein, Saoud et Mohamed étaient arrivés, jeudi 17 juillet, en lisière ouest de Souweïda, serrés à trois sur une moto. Les trentenaires, originaires de Kissoué, un village au sud de Damas, avaient parcouru plus de soixante kilomètres pour aller affronter les factions druzes retranchées dans la ville du Sud syrien. Ils répondaient à l’appel lancé, le jour même, par les chefs de tribu et de clan syriens après le retrait des forces gouvernementales sous la pression des bombardements d’Israël. L’Etat hébreux était intervenu en soutien aux factions druzes qui affrontent les tribus bédouines depuis le 13 juillet.
« Quand les forces gouvernementales se sont retirées, les Druzes ont exploité la situation pour tuer et enlever des Bédouins de la ville. Ce sont nos cousins, on est venus les défendre », justifie Hussein, un diplômé en économie au chômage, rencontré samedi à Bosra Al-Harir, à 20 kilomètres à l’ouest de Souweïda.
Armés de fusils, dérobés dans des commissariats dans le chaos qui a suivi la chute du dictateur Bachar Al-Assad, en décembre 2024, les trois amis ont combattu jusqu’à n’avoir plus de munitions. Dans le centre-ville de Souweïda, ils disent avoir été confrontés aux tirs d’artillerie et aux snipers druzes. « [Les combattants tribaux] sont entrés seuls dans la ville, sans commandement. Cela a été à l’origine de beaucoup d’erreurs, et de tirs amis », dit Mohamed. Il dit avoir aidé à libérer trois familles bédouines, prises au piège des combats.
« Répondre présent à l’appel du clan »
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