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Histoires Web dimanche, juillet 13
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Lèvre pincée et regard embué, Zejad Avdic transporte le cercueil de son frère au milieu d’une foule émue. Vendredi 11 juillet, trente ans exactement après le début du génocide de Srebrenica, ce menuisier franco-bosnien habitant dans les alentours de Pontarlier (Doubs) peut enfin faire le deuil de Senajid, qu’il a vu pour la dernière fois alors qu’il avait 16 ans, en 1995. « On a eu pendant des années l’espoir de pouvoir enterrer autre chose que sa mâchoire qui a été retrouvée en 2010, mais le centre d’identification nous a dit que c’était rare de trouver d’autres restes », explique ce quarantenaire aux cheveux poivre et sel, entouré de toute sa famille et de milliers de Bosniens venus participer aux commémorations des trente ans du plus grand massacre de civils en Europe depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Zelda Avdic et son grand frère portent le cercueil de leur petit frère au cimetière, la veille de la journée commémorative du génocide à Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine, le 10 juillet 2025.
Zelda Avdic et ses proches devant la sépulture de son petit frère Senajid Avdic, 16 ans, le jour des commémorations du génocide à Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine, le 11 juillet 2025.

Comme chaque année, les victimes identifiées au cours des douze derniers mois ou celles dont la famille a fini par accepter l’inhumation ont été enterrées à cette occasion. « Il fallait le faire tant que je suis en vie », appuie Husein Avdic, le père de Zejad, âgé de 71 ans, avant que le cercueil de son fils soit rapidement recouvert de terre, selon le rite bosniaque musulman.

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