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De mémoire d’élu lyonnais, le vote du conseil d’administration de Sytral Mobilités, jeudi 28 mars, a quelque chose « d’historique ». Le syndicat des transports de la région lyonnaise a officiellement décidé d’attribuer à deux opérateurs différents la gestion opérationnelle de son métro, ses bus et ses trams, et, ainsi, de rompre avec plus de trente ans de monopole de Keolis. « Le système d’un opérateur unique durait depuis trop longtemps. La collectivité devait reprendre la main pour exiger une meilleure qualité de service, en faisant jouer la concurrence. Le signal, c’est aussi de dire que la métropole de Lyon n’a pas d’exclusivité, elle est ouverte à toutes les propositions performantes, dans tous les domaines », explique Bruno Bernard, président (Les Ecologistes) de la métropole de Lyon et président de Sytral Mobilités.

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En comparant les marchés précédents, l’élu est persuadé que l’ouverture à la concurrence a permis de faire baisser le coût global du renouvellement de la concession de l’ordre de 30 millions d’euros par an. Le réseau lyonnais, le plus important après Paris, assure une moyenne de 2 millions de voyages par jour, tous modes confondus. Dans cette opération inédite d’allotissement, inspirée d’autres exemples européens en Suède et en Finlande, l’autorité des transports de Lyon a repris à son compte la gestion des relations avec les usagers, par la création d’une société publique locale (SPL) qui sera chargée de la billettique, du marketing et de l’information.

L’autorité des transports a donc attribué le lot de ses modes lourds de déplacement à RATP Dev, filiale du groupe RATP. Ce marché comprend la gestion de quatre lignes de métro, sept de tramway et deux funiculaires, sans oublier la ligne Rhônexpress à destination de l’aéroport de Saint-Exupéry, pour un montant total 2,025 milliards d’euros. Le contrat, d’une durée de dix ans, prévoit des pénalités à la charge de l’opérateur pouvant atteindre 7,5 millions d’euros par an dans l’hypothèse de défaillances répétées au-delà de seuils définis, et accorde a contrario des primes en cas de dépassement des objectifs d’amélioration. Ce dispositif de bonus/malus n’existait pas dans les marchés publics précédents. Il peut atteindre 12,5 millions d’euros par an pour le lot des bus, qui comprend 130 lignes. Ce contrat d’exploitation des bus et trolleybus a été attribué à Keolis, détenue à 70 % par la SNCF, pour un montant de 1,613 milliard d’euros, sur une durée de six ans.

Un « socle social »

Au cours des 145 réunions de négociations avec les deux opérateurs, Sytral Mobilités a imposé dans les contrats le maintien intégral des acquis sociaux de l’ensemble des 4 600 salariés de la marque Transports en commun lyonnais (TCL), qui vont intégrer l’un ou l’autre des groupes de transport. Ce qui permet à Matthieu Vieira, élu (Les Ecologistes) de la métropole qui a coprésidé le comité de pilotage de l’allotissement, d’ériger les transports lyonnais en « exemple ». Les agents des TCL bénéficient d’avantages destinés à rendre le métier attractif, dans une période tendue en termes de recrutement.

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