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Le constructeur automobile japonais Toyota, numéro un mondial, anticipe un effondrement de presque 35 % de son bénéfice net en 2025-2026, en raison du coût des surtaxes douanières américaines estimé à plus de 1 milliard d’euros.

Cette chute attendue du bénéfice net sur l’exercice décalé entamé au début d’avril, à 3 100 milliards de yens (19 milliards d’euros), est bien plus prononcée qu’attendu. Toyota mise néanmoins sur des ventes en hausse (+ 1 %). « L’impact estimé des droits de douane américains imposés en avril et mai 2025 a été provisoirement pris en compte » et évalué à 180 milliards de yens (1,1 milliard d’euros), a expliqué le groupe japonais.

L’administration du président des Etats-Unis, Donald Trump, applique depuis le début d’avril des surtaxes de 25 % sur les voitures importées aux Etats-Unis, mais aussi depuis peu sur les importations de pièces, comme les moteurs et les transmissions.

Ces droits de douane « sont actuellement l’objet de négociations » entre Tokyo et Washington, et « les détails [sur leurs niveaux définitifs] sont encore flous, il est donc difficile de les prédire » complètement, a reconnu le PDG de Toyota, Koji Sato, jeudi. « D’un autre côté, des droits de douane ont déjà été imposés, nous avons donc pris en compte leur impact », a-t-il dit.

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Un quart des ventes mondiales de Toyota réalisées aux Etats-Unis

Le sujet est sensible dans l’Archipel : l’industrie automobile y occupe environ un emploi sur huit et représente 28 % des exportations japonaises à destination des Etats-Unis. Toyota, qui comme ses concurrents pâtit déjà de l’essoufflement des ventes mondiales de voitures et d’enquêtes réglementaires au Japon, est particulièrement vulnérable à l’offensive douanière de Washington. Sur l’année 2024, le constructeur avait réalisé un quart de ses ventes mondiales aux Etats-Unis, y écoulant 2,33 millions de véhicules, dont 1,06 million avaient été importés.

« A court terme, nous ajustons nos livraisons [vers les Etats-Unis], tandis qu’à moyen et long termes nous poursuivrons le développement d’une production locale adaptée aux clients » américains, a également déclaré M. Sato.

Toyota possède dix usines aux Etats-Unis, mais est également fortement implanté au Mexique, dans le cadre de chaînes de production transfrontalières désormais sévèrement perturbées, malgré de récents assouplissements dévoilés par M. Trump pour les pièces détachées. L’entreprise avait annoncé, dès février, les premières livraisons imminentes de son onzième site, une usine de batteries pour véhicules électriques et hybrides en Caroline du Nord, un investissement à 14 milliards de dollars témoignant de son engagement accru dans le pays.

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Alors qu’en mars se précisaient la perspective des barrières douanières et la probabilité qu’elles se répercutent sur les prix de vente, des acheteurs américains ont hâté leur achat pour échapper au couperet. En mars, dernier mois épargné par les surtaxes, Toyota a ainsi vu ses ventes bondir de 7,7 % sur un an aux Etats-Unis, contre un recul de 0,3 % sur l’exercice 2024-2025.

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Ces prévisions s’inscrivent dans le sillage de résultats ternes. Sur l’exercice écoulé 2024-2025 achevé à la fin de mars, Toyota a vu son bénéfice net reculer de 3,6 %, à 4 765 milliards de yens (29,2 milliards d’euros), pour une hausse de 6,5 % du chiffre d’affaires, à 48 037 milliards de yens (295 milliards d’euros). Des chiffres plombés par un plongeon au Japon jusqu’à l’automne dernier en raison de rappels et d’arrêts de livraisons ordonnés par les régulateurs nippons. Les ventes en Chine, un marché crucial, ont par ailleurs plongé d’environ 6 % en raison de la concurrence de constructeurs chinois, dont BYD, champion de la voiture électrique.

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Le Monde avec AFP

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