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Bulletin

Entre le 23 juin 2023, date de la saisine du Conseil supérieur des programmes par le ministre de l’éducation nationale Pap Ndiaye, et le 6 février 2025, date de la publication au Bulletin officiel, un an et demi aura été nécessaire pour que soit mis au point, puis rendu public le programme d’« éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité » (nouveau nom de l’éducation à la sexualité), qui s’appliquera dans l’enseignement public et l’enseignement privé sous contrat.

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On ne refera pas ici l’historique des péripéties qui ont entouré cette longue gestation. Les réserves et les oppositions qui se sont manifestées ont pu traduire une hostilité à la prétendue « idéologie du genre » qu’elles pensaient discerner dans le projet de programme. Mais elles ont pu aussi exprimer une inquiétude au sujet du rôle accordé aux parents et aux familles dans cette éducation.

Cette appréhension n’est pas nouvelle. Elle s’est manifestée dès que, au début du XXe siècle, des médecins ont proposé d’introduire l’éducation sexuelle à l’école. L’inquiétude a pu porter sur les contenus de cette éducation : serait-elle en opposition avec les valeurs familiales ? Mais le principe même d’une éducation sexuelle à l’école a été critiqué. En effet, ceux à qui elle est destinée n’auraient pas tous le même degré de maturité ou n’y seraient pas également préparés ; nulle part il ne serait donc plus nécessaire d’individualiser l’enseignement. Ainsi les parents, qui suivent leur enfant dans l’intimité de la vie familiale, seraient-ils les seuls indiqués pour faire cette éducation.

Aide ou atteinte à l’autorité parentale ?

En 1938, la Fédération nationale des associations de parents d’élèves des lycées et collèges (ancêtre de la PEEP) contraint le ministre de l’éducation nationale Jean Zay (1904-1944) à abroger la circulaire relative à l’éducation sexuelle qu’il venait de publier. Que l’éducation sexuelle relève des parents, c’est alors aussi l’opinion des militants catholiques, toujours soucieux, par ailleurs, de rappeler que l’enfant appartient à sa famille, et non à l’Etat – comme si l’école publique ne visait pas avant tout un rôle d’émancipation.

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