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Histoires Web samedi, février 8
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Les familiers de la trilogie Matrix le savent : un agent Smith peut en cacher un autre. Le XV de France va, à son tour, l’expérimenter. Opposés à l’Angleterre, dans leur deuxième match du Tournoi des six nations 2025, samedi 8 février, les Bleus vont – notamment – être opposés à un binôme d’homonymes : Fin Smith, jeune ouvreur de Northampton (22 ans) est titularisé pour la première fois sous le maillot de la Rose, décalant Marcus Smith (25 ans) au poste d’arrière.

Une association de deux manieurs de ballons loin du rugby conservateur souvent professé outre-Manche. « Nous avons l’intention d’être joueurs, a assumé le sélectionneur anglais Steve Borthwick. Je veux que mes hommes aillent de l’avant et attaquent. » En face, les Français se disent prêts à relever le défi de Twickenham. « On s’attend à beaucoup d’intensité dès le début du match », anticipe le capitaine tricolore Antoine Dupont.

Une semaine après leur facile victoire inaugurale face à de faibles Gallois (43-0), les Bleus effectuent le premier de leurs trois déplacements du Tournoi 2025. Et retrouvent le temple du rugby anglais, dans la banlieue sud-ouest de Londres, deux ans après l’avoir profané. En 2023, Antoine Dupont et ses partenaires ont infligé au XV de la Rose la plus grosse défaite de son histoire sur ses terres (53-10) ; et les clubs français ont depuis pris l’habitude de laminer leurs homologues d’outre-Manche en compétitions continentales – à l’image du 80-12 administré par Toulouse à Leincester mi-janvier. « Il y a eu une ou deux expériences difficiles, euphémise Steve Borthwick. Nous nous sommes assurés que les joueurs ont en tiré des leçons. » Si la rouste reste marquée au fer rouge dans la mémoire des supporteurs anglais, « samedi, ça sera un tout autre contexte », insiste Antoine Dupont.

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Même s’ils conservent d’excellents souvenirs de leur dernier voyage, les Français ne sous-estiment pas leur adversaire. « Les Anglais ont fait une meilleure Coupe du monde [en “petite finale” en 2023] que nous », rappelle l’arrière Thomas Ramos. Dans la même veine, le sélectionneur des Bleus refuse de s’arrêter aux résultats – le XV de la Rose n’a battu que le Japon depuis le dernier Tournoi –, pour se focaliser sur le contenu de leurs rencontres : « Ils ne sont pas loin de redevenir ce qu’ils ont été, insiste Fabien Galthié, l’entraîneur du XV de France. Cette équipe est toujours très proche de la victoire. Elle a failli battre les All Blacks en novembre [22-24]. En Irlande, la semaine dernière, elle menait à la mi-temps [22-27]. Elle fait partie des meilleures équipes du monde. »

L’équation Antoine Dupont

« Ce crunch, ce sera un vrai test pour savoir où en est l’équipe d’Angleterre », une semaine après avoir malmené les doubles tenants du titre irlandais, a confirmé l’ancienne gloire du XV de la Rose Jonny Wilkinson. « Aujourd’hui, on est sur le point de vraiment contester les matchs, de défier les grandes équipes », a poursuivi le champion du monde 2003, cité par Rugbyrama. A ses yeux, les hommes de Steve Borthwick ont « appris de leurs erreurs » et proposent désormais « quelque chose de plus agressif et menaçant ».

Il leur faudra être « féroces » – le mot est de Fabien Galthié – pour tenir tête à « Toto » Dupont et sa bande. De retour dans la compétition continentale après une incursion olympique dorée au rugby à VII, le demi de mêlée du Stade toulousain est redouté outre-Manche, où la presse ne tarit pas d’éloges sur celui que de nombreux observateurs considèrent comme le meilleur joueur du monde. « Il ne faut pas sous-estimer sa qualité, mais il reste humain. Il est comme tout le monde : on lui prend les jambes et il tombe », a exprimé cette semaine l’ailier Tommy Freeman. Après son récital face au Pays de Galles (trois passes décisives en quarante-neuf minutes de jeu), les Anglais ont compris qu’il leur faudrait d’abord limiter l’impact du capitaine français. Une recette que tous les adversaires du numéro 9 tricolore tentent d’appliquer, sans grand succès cette saison.

Devant composer sans Romain Ntamack, suspendu, et avec Matthieu Jalibert en complément de Dupont à la charnière, les Bleus accueillent le retour de l’ailier Damian Penaud, après quasiment un an d’absence. En quête d’un deuxième titre depuis le début du mandat de Fabien Galthié, ils voyagent à Twickenham avec ambition. « Difficile de prédire le scénario d’un match, c’est ce qui fait la beauté de ce tournoi. Mais on se prépare à un grand match », avertit le sélectionneur.

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