Et si l’Irlande avait déjà fait le plus dur ? Une semaine après une victoire arrachée face à l’Angleterre, le XV du Trèfle a enchaîné contre l’Ecosse (32-18), dimanche 9 février, à Murrayfield (Edimbourg), lors du Tournoi des six nations. Une performance aboutie qui permet aux hommes du sélectionneur Simon Easterby de signer un onzième succès de rang face à leurs voisins, et, surtout, de se mettre en très bonne position pour poursuivre une autre série : celles des sacres dans la compétition.
Vainqueure des deux dernières éditions du Tournoi, l’Irlande occupe le haut du classement avec ses dix points. Elle est même la dernière nation encore invaincue, après la défaite de France, la veille, en Angleterre, et donc la seule encore en lice pour associer la mention Grand Chelem à un éventuel succès final.
Dimanche, l’Ecosse se présentait pourtant dans la peau d’un outsider plein d’ambition. Mais le public de Murrayfield avait à peine fini d’entonner l’hymne national, Flower of Scotland, que l’ambiance générale était refroidie par l’ailier Calvin Nash (8e minute). L’Irlandais profitait du premier temps fort de son équipe pour ouvrir le score en aplatissant un essai.
L’affaire était mal embarquée pour le XV du Chardon, et l’équation a rapidement paru insoluble, surtout quand son maître à jouer Finn Russell était contraint de sortir à la 20e minute, victime d’une commotion cérébrale.
Deux déplacements, et un choc face aux Bleus
Depuis les tribunes, l’ex-ouvreur du Racing a assisté impuissant aux vagues vertes s’abattant inlassablement sur l’en-but. Un drôle de phénomène météorologique, symbolisé par trois nouveaux essais. Juste ce qu’il faut pour assortir le succès irlandais d’un point de bonus offensif. En face, l’Ecosse a eu le mérite d’essayer. L’essai de son surpuissant ailier Duhan van der Merwe juste avant la mi-temps a même maintenu un temps le suspense.
Mais le XV du Trèfle n’est pas du genre à laisser ses adversaires remonter au score, aussi impétueux soient-ils. Un dernier coup d’accélérateur à l’heure de jeu dans la foulée de son jeune numéro 10 Sam Prendergast – faisant presque oublier le temps d’un après-midi son illustre aîné Jonathan Sexton, retraité depuis 2023 –, et les supporteurs irlandais pouvaient exulter.
Deux semaines après le début de la compétition, l’Irlande a déjà fait une grosse partie du travail pour continuer sa mainmise sur le Tournoi des six nations. La suite de son calendrier a beau indiquer deux déplacements, aucun de ces voyages ne semble sujet aux turbulences, que ce soit chez des Gallois qui font tout à l’envers depuis plusieurs mois, ou chez des Italiens qui restent encore loin du niveau requis pour rivaliser avec le XV du Trèfle. L’éventuelle quête d’un nouveau Grand Chelem devrait surtout se jouer à Dublin, le 8 mars, où les troupes de Simon Easterby affronteront un XV de France probablement en quête de revanche.