Elles devaient être 93 coureuses à prendre le départ du Tour de Romandie, vendredi 15 août, à Huémoz, en Suisse. Elles n’ont finalement été que 63. Quelques heures avant le début de la première des trois étapes – un contre-la-montre de 4,4 kilomètres, remporté par l’Espagnole Paula Blasi (UAE Team ADQ), 19 secondes devant la Française Juliette Labous (FDJ-Suez) – l’Union cycliste internationale (UCI) a annoncé l’exclusion de cinq équipes – dont la Visma-Lease a Bike, formation de la récente vainqueure du Tour de France, Pauline Ferrand-Prévot, qui n’était pas alignée sur cette échéance.
« La décision de ces équipes de s’opposer aux règles spécifiques de l’épreuve est surprenante et compromet les efforts de la famille cycliste pour assurer la sécurité de tous les coureurs sur route », explique l’UCI dans son communiqué. En cause : le refus des cinq formations en question que l’une de leurs coureuses soit équipée d’un traceur GPS de 63 grammes, dont les données de localisation sont transmises en temps réel aux officiels de course, aux équipes médicales et aux commissaires de l’UCI.
Ce dispositif, en phase de test, « renforcera le suivi de la sécurité des coureurs pendant les compétitions et permettra une intervention rapide en cas d’incident », expliquait la fédération dans un autre communiqué au début d’août. Le Tour de Romandie lui semblait être un « terrain idéal » d’expérimentation en raison du format différent de ses trois étapes (un contre-la-montre individuel, une journée de montagne, et la troisième sur un circuit).
Les équipes refusent de « discriminer une coureuse »
Le procédé sera également testé lors des championnats du monde de Kigali (Rwanda), du 21 au 28 septembre (tous les coureurs seront alors équipés d’un tel appareil). La démarche de l’UCI fait suite au décès de Muriel Furrer en septembre 2024. La Suissesse de 18 ans avait été victime d’une grave chute lors de la course en ligne des Mondiaux juniors à Zurich (Suisse) et avait été retrouvée plus d’une heure après son accident selon les autorités locales.
Pour justifier leur refus de porter le traceur GPS, Visma-Lease a Bike et les quatre formations exclues (Lidl-Trek, Canyon-Sram, EF Education-Oatly et Picnic PostNL) ont publié le même texte sur leurs réseaux sociaux ou leur site officiel, intitulé « L’UCI ne parvient pas à confirmer la demande de clarification des règles malgré la coopération du système de suivi des équipes ». A l’intérieur, elles assurent vouloir « la sécurité des coureurs », mais refusent de « sélectionner une coureuse » ainsi que « d’installer ou retirer l’appareil ».
Les cinq équipes estiment en outre que « l’UCI était libre de sélectionner une coureuse et d’installer le dispositif sous sa propre responsabilité s’il estimait être en droit de le faire ». Mais elles regrettent d’être « obligées de discriminer une coureuse par rapport à d’autres en termes d’obligations ». Dans son propre communiqué, l’Union cycliste internationale souligne que les cinq équipes exclues « font partie de l’organisation Velon, qui possède son propre système de transmission de données et travaille au développement de son propre système de suivi GPS ».