Liker ou ne pas liker la proposition d’Emilie Anna Maillet proposée au Théâtre des Abbesses à Paris : là est la question qui se pose face à un « spectacle augmenté sur l’adolescence » qui doit s’appréhender dans sa globalité plus que dans ses détails. Si le projet est passionnant, sa mise en œuvre du point de vue de la théâtralité est, en effet, un peu moins convaincante.
Occupant les lieux du sous-sol au plateau, Emilie Anna Maillet, artiste innovante (ce qui est rare) associée à la MC2 de Grenoble, a conçu un dispositif ambitieux qui conjugue virtuel et réel avec une pincée de fiction. Dans sa ligne de mire se trouve l’adolescence, séquence charnière durant laquelle les jeunes oscillent entre fulgurances exaltées et dépressions insondables, leurs émotions décuplées par l’usage intensif des réseaux sociaux, dont la conceptrice du spectacle maîtrise le langage et pointe les dangers, sans jugement superflu.
Voici donc un groupe de dix garçons et filles poétiques et boutonneux. Ils font la fête chez Alma, et cette fête tourne mal. Gabriel, pour qui le smartphone est une sorte de prothèse oculaire, filme tout, de la piste de danse à la salle de bains en passant par les chambres où s’enlacent des couples illicites.
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