Après plusieurs jours de tractations animées, les Thaïlandais connaissent leur nouveau chef de gouvernement. Les députés ont porté au pouvoir, vendredi 5 septembre, le conservateur Anutin Charnvirakul, chef de file du parti Bhumjaithai (Parti de la fierté thaïe), en passe de devenir le 32e premier ministre de Thaïlande. Le troisième en à peine plus de deux ans, symbole de l’instabilité cyclique qui souffle sur le royaume.
Cet ancien ministre, âgé de 58 ans, succède à Paetongtarn Shinawatra, destituée une semaine plus tôt par la Cour constitutionnelle. Acquise à l’establishment militaro-conservateur, cette institution intervient fréquemment dans la vie politique thaïlandaise pour écarter des dirigeants ou dissoudre des partis. Vendredi 29 août, elle a reconnu la jeune cheffe du Pheu Thai (« pour les Thaïlandais ») coupable d’avoir nui aux intérêts de la nation, en raison d’une conversation, le 15 juin, avec l’ex-premier ministre cambodgien Hun Sen (jusque-là proche de la famille Shinawatra), en pleine crise frontalière avec le Cambodge. Dans la foulée du scandale, le Bhumjaithai avait claqué la porte de la coalition menée par le Pheu Thai, qui perdait son principal partenaire de coalition.
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