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L’Assemblée générale de l’ONU a réclamé, mercredi 18 septembre, la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens dans les « douze mois » et a appelé à des sanctions contre Israël. Une résolution non contraignante qui a provoqué la colère de l’Etat hébreu, la qualifiant de « cynique ».

Le texte, adopté par 124 voix pour, 14 contre (dont Israël, les Etats-Unis, la Hongrie, la République tchèque et l’Argentine) et 43 abstentions, « exige » qu’Israël « mette fin sans délai à sa présence illicite » dans les territoires palestiniens et que ce soit fait « au plus tard douze mois après l’adoption de cette résolution ». Le premier projet de texte donnait seulement six mois. Sur X, la mission palestinienne à l’ONU a salué une adoption « historique ».

La résolution, débattue depuis la veille par les 193 Etats membres de l’ONU, fait suite à l’opinion de la Cour internationale de justice (CIJ) qui, en juillet, se penchant sur l’occupation israélienne depuis 1967 à la demande de l’Assemblée générale, avait estimé que « la présence continue d’Israël dans le territoire palestinien occupé est illicite » et qu’Israël est « dans l’obligation d’y mettre fin (…) dans les plus brefs délais ».

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Israël dénonce une décision qui « encourage le terrorisme »

Même si les résolutions de l’Assemblée générale ne sont pas contraignantes, Israël a en revanche fustigé une « décision honteuse ».

« Le théâtre politique qui porte le nom d’“Assemblée générale” a adopté aujourd’hui une décision biaisée qui est déconnectée de la réalité, encourage le terrorisme et nuit aux chances de paix (…), voilà ce à quoi ressemble le cynisme en politique internationale », a dénoncé, sur X, le porte-parole du ministère des affaires étrangères israélien, Oren Marmorstein.

L’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon, avait de son côté décrit mardi à la tribune un « cirque » palestinien où « le mal est légitime, la guerre est la paix, le meurtre est justifié, le terrorisme est applaudi ».

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La résolution exige notamment la restitution des terres et des propriétés saisies

La résolution « exige » également le retrait des forces israéliennes des territoires palestiniens, l’arrêt des nouvelles colonies, la restitution des terres et des propriétés saisies, ou encore la possibilité de retour des Palestiniens déplacés.

Elle appelle aussi les Etats membres à prendre des mesures pour mettre fin aux importations venant des colonies, et à la fourniture d’armes à Israël s’il y a des motifs « raisonnables » de penser qu’elles pourraient être utilisées dans les territoires palestiniens. Et également à prendre des sanctions contre les personnes participant « au maintien de la présence illicite d’Israël » dans les territoires occupés.

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« Israël doit immédiatement écouter la demande de la majorité écrasante des Etats membres de l’ONU à respecter la décision historique » de la CIJ, a réagi Louis Charbonneau, de Human Rights Watch, soutenant un embargo sur les armes vers Israël.

A la tribune de l’Assemblée mardi, l’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, avait appelé les Etats membres à « choisir le bon côté de l’histoire » en soutenant cette résolution, la première présentée au nom de l’Etat observateur de Palestine grâce à un droit tout récemment gagné.

« Combien de Palestiniens doivent encore être tués avant qu’un changement se produise enfin pour stopper cette inhumanité ? », avait-il lancé, quelques jours avant la réunion annuelle de haut niveau de l’Assemblée générale, où la guerre à Gaza devrait dominer les discussions des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement attendus.

Les Etats-Unis votent contre cette résolution

Alors que le Conseil de sécurité est largement paralysé sur ce dossier en raison de l’utilisation répétée par les Etats-Unis de leur veto pour protéger leur allié israélien, l’Assemblée générale apporte régulièrement son soutien aux Palestiniens.

En mai, l’Assemblée avait apporté un soutien massif mais symbolique (143 voix pour, 9 contre, 25 abstentions) à l’adhésion pleine et entière des Palestiniens à l’ONU, bloquée par les Etats-Unis.

Les Etats-Unis ont également voté contre cette résolution. L’ambassadrice américaine, Linda Thomas-Greenfield, avait dénoncé mardi le « langage incendiaire » d’un texte qui ne dit pas que « le Hamas, une organisation terroriste, a le pouvoir à Gaza », une « résolution partiale » qui ne fait pas avancer la solution à deux Etats.

Le Monde avec AFP

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