Les soldats pakistanais et indiens ont de nouveau échangé des tirs, dans la nuit de dimanche 27 à lundi 28 avril, à la frontière entre leurs deux pays, sur le pied de guerre depuis l’attentat commis il y a six jours au Cachemire indien.
Comme lors des trois nuits précédentes, l’armée indienne a rapporté que les troupes pakistanaises avaient ouvert le feu à l’arme légère sur ses positions, ce qui a donné lieu à une riposte par les mêmes moyens. New Delhi a fait état d’aucune victime.
La tension est à son comble depuis l’attentat commis mardi à Pahalgam, dans la partie indienne du Cachemire, qui a fait 26 morts. Sans attendre de revendication, New Delhi en a imputé la responsabilité à Islamabad. Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier commis contre des civils dans la région à majorité musulmane depuis 2000. Le Pakistan a démenti toute implication et a réclamé une « enquête neutre » sur ses circonstances.
Les deux puissances nucléaires, qui se sont déjà livré trois guerres depuis leur partition meurtrière de 1947, ont, depuis, adopté des sanctions réciproques, incluant la suspension de tous les visas pour les ressortissants de leur voisin, priés de quitter leur territoire au plus tard mardi.
La justice sera rendue, promet Narendra Modi
Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé à la « retenue maximale » les deux pays rivaux. L’Arabie saoudite dit avoir entrepris des « démarches pour éviter une escalade » et l’Iran a proposé sa médiation.
En Inde, l’enquête sur l’attentat a été confiée à l’Agence nationale d’investigation (NIA), qui multiplie les arrestations et les interrogatoires. L’armée a, par ailleurs, détruit à l’explosif une dizaine de maisons de suspects. Omar Abdullah, chef de l’exécutif de la région, s’est déclaré favorable à « une action décisive contre le terrorisme et ses origines », mais a averti que « les gens innocents » ne devaient pas en être les « victimes collatérales ».
« Le peuple du Cachemire rejette le terrorisme et le meurtre de gens innocents, il s’est mobilisé librement et spontanément », a-t-il déclaré, appelant à « éviter tout acte regrettable qui remettrait en cause cette mobilisation ». Lors de son allocution radiophonique mensuelle, dimanche, le premier ministre ultranationaliste hindou, Narendra Modi, a une nouvelle fois promis aux victimes que « justice leur sera rendue ».