Accident « grave » dans le Val-de-Marne, routiers coincés sur l’autoroute, trains annulés, bus scolaires suspendus… Si la tempête hivernale Caetano « a désormais quitté le pays », selon Météo-France vendredi 22 novembre, elle a causé la pagaille dans les transports et l’organisme météo a averti d’un « risque de phénomènes glissants par regel de la Normandie à la Franche-Comté la nuit prochaine ». Vendredi à midi, 51 départements, principalement dans la moitié nord de la France, restaient en vigilance, mais plus aucun n’était en vigilance orange.
Un motard se trouve entre la vie et la mort après un accident jeudi soir sur une autoroute à hauteur de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) impliquant un bus Blablacar, quatre véhicules et une moto, a signalé la préfecture de police à l’Agence France-Presse (AFP) vendredi en milieu de journée. Quatre autres personnes se trouvent en urgence absolue et 31 sont blessées, catégorisées comme urgences relatives, ajoute cette même source.
Cet accident est « directement lié aux conditions météorologiques dégradées », a précisé une source policière. « Il ressortait des premières constatations que le conducteur d’un véhicule léger avait perdu le contrôle de son engin, obligeant le conducteur de l’autocar à dévier sa trajectoire », détaille la préfecture de police. Le bus s’est alors couché sur la chaussée et a percuté une voiture et le motard.
Pas d’électricité pour 75 000 clients
La tempête a provoqué de nombreuses coupures d’électricité. « Le réseau de distribution électrique a fait face à des vents violents et des chutes de neige (collante) qui ont provoqué des chutes d’arbres ou de branches sur les câbles », a signalé le gestionnaire du réseau électrique, Enedis.
Ce dernier fait état de « 75 000 clients privés d’alimentation », mais les trois quarts des clients qui avaient été privés d’électricité (270 000) ont été réalimentés. « L’épisode climatique vent plus neige a pris fin, mais la neige est toujours présente ce soir, rendant les interventions difficiles », note Enedis. Les régions Normandie (30 000), Pays de la Loire (16 000) et Centre-Val de Loire (5 000) sont les plus touchées. Enedis espère réalimenter 95 % de ses clients d’ici à samedi soir ; les autres, d’ici à dimanche soir.
Mais Caetano à peine parti, la préfecture maritime de Cherbourg a mis en garde contre l’arrivée de la dépression Bert, qui pourrait souffler « sur la façade Manche-mer du Nord » jusqu’en milieu de journée samedi, avec des vents de force 7 à 8 (50 à 70 km/h) et « de fortes rafales ».
En Franche-Comté, 2 000 à 2 500 poids lourds sont bloqués sur l’autoroute A36 (Beaune-Mulhouse), arrêtés sur les aires de repos ou sur la chaussée, même si une voie a été dégagée pour permettre aux voitures de circuler.
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Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR) a annoncé que la circulation reprenait progressivement sur l’A36, vers 17 h 30.
Trafic ferroviaire perturbé
C’est la plongée des températures entre 5 heures et 9 heures du matin qui a piégé de nombreux routiers. Bouchons aussi dans l’Orne sur l’A28 en raison de camions bloqués dans une pente en raison du verglas. Des poids lourds circulaient malgré l’arrêté préfectoral d’interdiction, a relevé la préfecture qui a prévenu : les chauffeurs routiers fautifs seront verbalisés d’une amende de 135 euros.
Les transports scolaires ont été interrompus jeudi dans plusieurs départements de l’Ouest, mais aussi en région parisienne, dans le centre et l’est de la France.
Les perturbations ont également touché le trafic ferroviaire, alors que plus de 400 arbres sont tombés sur les voies, selon un point de la SCNF à 13 heures. Un train de la ligne Paris-Granville a été bloqué en gare d’Argentan (Orne) jeudi soir. Les 162 passagers ont dû dormir dans un gymnase avant d’être convoyés vers leur destination en autocar, selon la préfecture.
Par ailleurs, Easyjet a confirmé qu’un de ses appareils, qui devait quitter l’aéroport de Bâle-Mulhouse jeudi vers 17 heures, n’avait finalement décollé que vendredi à 11 heures pour Toulouse, soit un retard de dix-huit heures, pendant lequel les voyageurs sont restés longtemps bloqués à bord de l’appareil. « Les disponibilités hôtelières à Bâle étaient malheureusement limitées, et nous avons donc informé les clients qui devaient prendre leurs propres dispositions qu’ils seraient remboursés », a dit la compagnie aérienne.