A partir du 12 mars, pour rentrer aux Etats-Unis, l’acier en provenance de l’Union européenne, de l’Argentine, du Canada ou de l’Australie devrait être taxé à hauteur de 25 %. Si elle entre en vigueur, cette mesure, annoncée le 10 février par le président américain, Donald Trump, vient enfoncer un peu plus la sidérurgie européenne, déjà en crise.
« Quoi qu’il arrive, les barrières douanières érigées par Donald Trump contre les flux de marchandises venant du Canada, du Mexique et de la Chine, qui représentent près de 40 % des importations d’acier des Etats-Unis, bouleversent déjà le marché. Le Canada fournit même à lui seul 60 % des importations d’aluminium américaines », prévient Simon Lacoume, analyste sectoriel à la direction de la recherche économique chez Coface.
Pour la sidérurgie européenne, il s’agit d’une double peine. En 2024, selon les données d’Eurofer, le lobby bruxellois du secteur, les producteurs ont exporté 3,7 millions de tonnes d’acier vers les Etats-Unis, deuxième débouché de l’Europe, autant de flux désormais à risque et qui ne pourront se déporter ailleurs dans un contexte de surcapacité mondiale. Pire, si le marché américain se ferme, ce sont 23 millions de tonnes de tôles ou profilés venus de Chine ou du Canada qui déferleront en partie sur l’Europe.
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