Cette histoire est celle d’un pari perdu. Ces derniers mois, la politique étrangère de l’Italie vis-à-vis de la Syrie de Bachar Al-Assad avait sensiblement penché vers une normalisation avec le régime. C’était avant que tout ne vole en éclat, le 8 décembre, avec la chute du dictateur. En juillet, Rome s’était singularisé en annonçant le retour d’un ambassadeur résident à Damas, Stefano Ravagnan, responsable du dossier syrien au ministère des affaires étrangères et basé jusqu’ici à Beyrouth. L’Italie devenait ainsi le premier pays de l’Union européenne et du G7 à reprendre langue avec le régime syrien, même si le diplomate n’a jamais présenté ses lettres de créances, restant techniquement un « chargé d’affaires ».
Les signes d’un assouplissement de la diplomatie italienne vis-à-vis de Damas se sont multipliés y compris dans les enceintes internationales. Ainsi, début septembre, lors de la 57e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, à Genève, le nom de l’Italie a disparu de la liste des signataires de la résolution sanctionnant Damas. Le 15 mars 2023, dans une déclaration marquant le douzième anniversaire du soulèvement du peuple syrien contre Bachar Al-Assad, l’Italie n’était déjà plus mentionnée aux côtés de la France, de l’Allemagne, des Etats-Unis et du Royaume-Uni, contrairement aux années précédentes.
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