Meilleures Actions
Histoires Web jeudi, janvier 30
Bulletin

La Syrie, entrée dans une nouvelle ère après la chute du régime de Bachar Al-Assad, s’est dotée officiellement d’un nouveau dirigeant en nommant, mercredi 29 janvier, Ahmed Al-Charaa président intérimaire.

Le chef de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), groupe islamiste qui faisait partie de la coalition armée qui a renversé l’ancien dictateur, le 8 décembre 2024, est chargé de « la présidence du pays durant la période de transition. Il assumera les fonctions de président » et « représentera » la Syrie « dans les forums internationaux », ont fait savoir les nouvelles autorités du pays.

Annonçant la dissolution de l’ancien Parlement et le gel de la Constitution de 2012, les autorités syriennes ont ajouté qu’Ahmed Al-Charaa était à présent chargé de former un « Conseil législatif intérimaire pour la période de transition », dont la durée n’a pas été précisée.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les premiers pas d’une Syrie remplie d’espoir dans l’œil du photographe Abdulmonam Eassa, après plus de cinq décennies de dictature

Ces mesures, publiées par l’agence de presse officielle SANA, interviennent à l’issue d’une rencontre, mercredi soir, entre Ahmed Al-Charaa et plusieurs chefs de factions armées ayant participé à l’offensive contre Bachar Al-Assad. En soirée, après les mesures annoncées par les autorités, des tirs de célébration ont retenti dans plusieurs quartiers de Damas.

Par ailleurs, « tous les groupes armés, les organes politiques et civils se réclamant de la révolution, sont dissous, et doivent être intégrés aux institutions de l’Etat », a annoncé le communiqué publié par un porte-parole militaire, le colonel Hassan Abdel Ghani, cité par l’agence SANA.

Dissolution du parti Baas et de l’armée du régime

Mercredi soir, les nouvelles autorités ont dissous le parti Baas, qui a gouverné la Syrie pendant plus de soixante ans. La même source a également annoncé « la dissolution de l’armée du régime Assad », en vue de « la reconstruction de l’armée syrienne ». De même, « toutes les agences de sécurité affiliées à l’ancien régime » sont dissoutes, le pouvoir s’engageant à « former un nouvel appareil sécuritaire qui préservera la sûreté des citoyens ».

La chute de Bachar Al-Assad a mis fin à plus d’un demi-siècle de règne sans partage de son clan familial. Toute dissidence était implacablement réprimée, les libertés publiques muselées par une myriade d’agences sécuritaires, terrorisant la population et torturant les opposants en détention. Après sa chute et son départ hors des frontières, un nouveau gouvernement a été nommé pour diriger le pays pendant une « période transitoire » de trois mois. Ahmed Al-Charaa reçoit très régulièrement des délégations diplomatiques étrangères de haut rang, arabes et occidentales. Il a également accordé plusieurs entretiens à des médias étrangers.

Lire aussi (2024) | Article réservé à nos abonnés En Syrie, le nouveau dirigeant, Ahmed Al-Charaa, assure vouloir donner du temps à l’organisation d’un dialogue national

Le nouvel homme fort du pays avait déjà estimé, dans une interview avec la chaîne Al-Arabiya fin décembre 2024, que la tenue de toute élection en Syrie « pourrait prendre quatre ans », tout comme la rédaction d’une nouvelle Constitution pourrait durer « deux ou trois ans ».

Damas plaide pour la levée des sanctions internationales

Lors de la réunion de mercredi soir, Ahmed Al-Charaa a défini « les priorités de la Syrie d’aujourd’hui », selon ses services. « Combler le vide du pouvoir, préserver la paix civile, construire les institutions de l’Etat, œuvrer à bâtir une économie tournée vers le développement et redonner à la Syrie son rôle international et régional », a-t-il énuméré. « La mission des vainqueurs est lourde et leur responsabilité est immense », a souligné le nouveau président intérimaire.

Le Monde Mémorable

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Découvrir

Son pouvoir plaide pour une levée des sanctions occidentales qui pèsent sur la Syrie, imposées du temps de l’ancien régime. L’Union européenne s’est accordée, lundi, sur une « feuille de route » pour assouplir les sanctions, emboîtant le pas à Washington qui a annoncé un allègement temporaire pour éviter d’entraver les services de base, comme la « fourniture d’électricité, d’énergie, d’eau, l’assainissement », ou encore l’aide humanitaire.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés L’UE s’engage dans un processus de levée graduelle des sanctions contre la Syrie

Pour de nombreux Syriens, des craintes demeurent au sujet d’un avenir qu’ils espèrent démocratique. Dans un pays meurtri par plus de treize années de guerre civile, les nouvelles autorités multiplient les gestes pour rassurer les minorités, inquiétées par des arrestations arbitraires et des exécutions sommaires, selon des ONG et des militants.

Écouter aussi Syrie : que sait-on du nouveau pouvoir ?

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.