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Le parquet de Dijon a requis jeudi 12 juin la mise en examen pour « meurtre d’une personne chargée de mission de service public » de l’adolescent de 14 ans soupçonné d’avoir tué mardi une surveillante de son collège à Nogent (Haute-Marne).

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Il requiert également sa mise en examen pour « violences volontaires ayant entraîné une incapacité supérieure à huit jours » contre un gendarme lors de son interpellation et son placement en détention provisoire, a détaillé le parquet dans un communiqué. En raison de sa minorité, le suspect encourt une peine de vingt ans de réclusion criminelle au lieu d’une peine de prison à perpétuité.

L’adolescent est présenté jeudi à un juge d’instruction de Dijon à l’issue de deux jours de garde à vue, alors que le collège Françoise-Dolto de Nogent a rouvert ses portes jeudi matin. Une minute de silence en mémoire de Mélanie G., la surveillante de 31 ans tuée, doit être observée à midi dans tous les établissements scolaires du pays, à la demande de la ministre de l’éducation nationale, Elisabeth Borne.

Une marche blanche est prévue vendredi

Pendant sa garde à vue, le collégien de 14 ans a dit vouloir tuer une surveillante, « n’importe laquelle », a rapporté mercredi le procureur de la République de Chaumont, Denis Devallois, dressant le portrait glaçant d’un adolescent « fasciné par la violence » et « en perte de repère ». Il avait été interpellé mardi matin juste après les faits, lors d’un contrôle inopiné des sacs des élèves par des gendarmes devant son établissement.

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Le suspect ne présente « aucun signe évoquant un possible trouble mental », a ajouté le procureur. « La question de la qualification se pose » et « sera probablement évoquée », a assuré le procureur. En effet, le mis en cause a confié aux enquêteurs « avoir eu l’intention de tuer », a-t-il insisté. La préméditation est une circonstance aggravante, susceptible de faire évoluer le chef de « meurtre » en « assassinat ».

Le président, Emmanuel Macron, a estimé mercredi que l’accès des plus jeunes aux réseaux sociaux est porteur d’« épidémies de violences » qu’il faut « absolument réguler », promettant leur interdiction prochaine aux moins de 15 ans. Toutefois, selon le procureur, le mis en cause « utilise peu les réseaux sociaux ».

Au-delà de l’interdiction immédiate de la vente de couteaux aux mineurs, et « l’expérimentation » de portiques de sécurité voulue par le premier ministre, le camp présidentiel et la gauche préviennent que la réponse est multiple et qu’il n’y a pas de « solution magique ». La droite, elle, insiste sur « la sanction ».

Le drame de Nogent a eu un énorme retentissement dans les sphères éducatives et politiques. Une cellule psychologique a été mise en place au collège Françoise-Dolto, et sera activée au moins jusqu’à la fin de la semaine, a précisé le rectorat. Les proches de la victime ont annoncé une marche blanche au départ du collège de Nogent, vendredi à 18 heures. La Fédération syndicale unitaire (FSU) a également prévu un rassemblement silencieux à 17 h 30, place de la mairie à Chaumont.

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Le Monde avec AFP

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