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Histoires Web dimanche, juin 30
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PRIME VIDEO – À LA DEMANDE – SÉRIE

En anglais, l’expression young adult (YA) prête à confusion, puisqu’elle désigne plutôt des contenus réservés aux grands adolescents qu’aux jeunes adultes à proprement parler. Mais on a beau ne pas connaître en détail les chiffres de visionnage de La Chronique des Bridgerton, il y a fort à parier que son public dépasse largement sa cible initiale.

A force d’élever le niveau et de privilégier une relecture progressiste et inclusive, ce type de fiction a grignoté des parts de marché, séduit la critique, et semble être devenu l’une des catégories les plus rentables des plates-formes. Disponible sur Prime Video à partir du 27 juin, la série My Lady Jane est la petite dernière d’une longue liste de productions historiques révisionnistes, qui visent à relire – et parfois à réécrire – le passé à l’aune du présent.

Cette Lady Jane réinventée s’appuie sur un livre publié en 2016 (édité en France par Rageot en 2023) et coécrit par trois autrices spécialisées dans la littérature jeunesse, Cynthia Hand, Brodi Ashton et Jodi Meadows. Son adaptation en série résulte de la complicité de deux showrunneuses elles aussi issues de la fiction YA, biberonnées à Princess Bride (1987), Clueless (1995) et Retour vers le futur (1985). « On écrit pour impressionner l’autre et aussi pour se faire rire mutuellement », plaisante Gemma Burgess. « Nous voulions écrire une série chaleureuse, reprend Meredith Glynn, mais au ton tranchant. Tout le monde adore les fictions historiques, avec chevaliers et cours royales, mais on oublie que, à l’époque, être une femme voulait souvent dire mourir en couches à 25 ans. Pendant longtemps, être une femme n’a pas été très rigolo. »

Légère, divertissante et sensuelle

De nos jours, Jane Grey est en effet surtout connue pour sa mort précoce et tragique, sujet du tableau peint par le Français Paul Delaroche, en 1833. Mais, de son temps, la jeune aristocrate était réputée pour sa grande érudition. Mariée peu avant de monter sur le trône, elle fut décapitée en 1553, neuf jours après son couronnement, sur ordre de sa cousine Marie Tudor. Dans la série, Jane (Emily Bader) est une botaniste accomplie, mariée de force à un jeune homme (Edward Bluemel) dont elle découvre qu’il est un Edian, c’est-à-dire qu’il a la particularité de pouvoir se transformer en animal, singularité vue comme une tare par le commun des mortels. « Les Edians sont une métaphore des conflits entre catholiques et protestants de l’époque, et elle est valable pour n’importe quelle situation dans laquelle on désigne arbitrairement un ennemi, explique Gemma Burgess. Le destin de Jane Grey a été instrumentalisé par cette haine. »

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