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Histoires Web mardi, novembre 12
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M6+ – À LA DEMANDE – MINISÉRIE

Bonne surprise d’une sélection française par ailleurs un peu terne, Murder Club avait valu à son interprète principale, Tiphaine Daviot, le prix de la meilleure actrice au festival Séries Mania, en mars. La récompense est méritée pour cette comédienne au minois passe-partout et à l’énergie communicative, de plus en plus présente à la télévision − on l’a récemment vue dans la série Les Randonneuses, sur TF1. Murder Club repose autant sur son actrice que sur son intrigue, au bout du compte assez balisée, ainsi que sur son ton gentiment moqueur, qui tourne en dérision la fascination contemporaine pour les faits divers.

Biberonnée à « Faites entrer l’accusé » par une maman tendrement envahissante, Amélia Delcourt (Tiphaine Daviot) ne rêve que de grandes enquêtes, mais a été écartée de la Crim’après une grosse boulette qui a permis à « Shakespeare », signature d’un tueur en série qui terrorise la région, de s’en sortir. La jeune femme, réintégrée dans l’équipe, et ses collègues sont lancés sur la piste d’une adolescente disparue, affaire pour laquelle elle sollicite l’appui d’un criminologue réputé mais fatigué et porté sur la bouteille.

Dose d’autodérision

Grand spécialiste de « Shakespeare », Daniel (Eric Cantona) va aider Amélia et son équipe à faire le lien entre lui et un tueur plus ancien, dont le souvenir fascine toute la communauté locale des détectives amateurs et des collectionneurs de « murderabilia », ces artefacts ayant servi à perpétrer des crimes ou ayant appartenu à de grands psychopathes, vendus aux enchères par une commissaire-priseuse incarnée avec panache et un certain sens du kitsch par Arielle Dombasle.

Tout ça ne change pas beaucoup des polars habituels des grandes chaînes − Murder Club va avoir du mal à se tailler une place à leurs côtés − si ce n’est pour l’écriture, un peu plus déliée que la moyenne, et l’envie d’ajouter aux codes du genre une dose d’autodérision. La série avance ainsi en équilibre entre la comédie et le polar, sans jamais vraiment choisir. On sent le désir de ne pas trop en faire, et les efforts pour ne pas verser dans la parodie ou trop caricaturer les personnages d’Amélia et de Daniel. Cela permet à la série de déjouer la plupart des pièges du polar catégorie prime time − personnages archétypaux et intrigue en pilotage automatique −, mais la cantonne à un territoire connu.

En quatre épisodes trop courts pour qu’on s’ennuie, Murder Club préserve toutefois l’idée d’une deuxième saison, et on espère une suite un peu plus libre, plus écrite, qui s’appuierait davantage sur ses acteurs et ses intrigues secondaires. Une saison qui pousserait les curseurs et permettrait, peut-être, à Amélia Delcourt de rivaliser avec Morgane Alvaro et HPI.

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