Il faut imaginer le réveil d’un animal marin. En ce début du mois de juillet, Port La Galère émerge de sa torpeur. Il s’anime à nouveau, ce domaine privé de Théoule-sur-Mer, sculpté dans la roche rouge du massif de l’Estérel, à quelques kilomètres de Cannes (Alpes-Maritimes). Un lieu que son premier architecte, Jacques Couëlle, a imaginé sur le modèle du madrépore, une variété de corail présent dans les mers chaudes.
Seule une vingtaine de familles vivent ici toute l’année. Mais ils seront près d’un millier d’habitants à rejoindre leur appartement au plus fort de l’été. Qu’ils soient avocats, paisibles retraités ou capitaines d’industrie à l’image de Louis Le Duff, fondateur notamment de la chaîne de restauration Brioche dorée, la population privilégiée de cette copropriété de luxe de 23 hectares se surnomme « les galériens ».
« Certaines familles viennent ici depuis plusieurs générations. Il y a un attachement très fort au lieu, au point que certains jeunes se sont fait tatouer le logo du domaine [une esquisse de galère] », sourit le directeur de la cité marine Port La Galère, Fabien Coubard. Cet ancien du Ritz et du Meurice sait comment satisfaire une clientèle cosmopolite et fortunée. Il n’avait jamais entendu parler de cette résidence avant qu’on lui propose d’en prendre la direction, il y a deux ans, et de devenir ainsi salarié de la copropriété. L’étrange village troglodyte est un secret jalousement gardé, passé jusqu’alors sous les radars de la presse. Pour nous y faire entrer, le directeur a dû obtenir la bénédiction des conseillers syndicaux de la copropriété, surnommés ici « le conseil des sages ».
Un état d’esprit « baba »
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