Sur France Culture, des concerts-fictions pour les petits et les grands

FRANCE CULTURE – À LA DEMANDE – CONCERT-FICTION

Réjouissons-nous, car, après avoir lu mille et une fois les mêmes histoires et épuisé le catalogue « A regarder en famille » des plateformes, voici que France Culture va sauver notre premier week-end de ce début d’année en rediffusant plusieurs concerts-fictions.

Cette forme, inventée en 2014 par Blandine Masson, directrice de la fiction sur France Culture, donne à entendre en mots et en musique (avec l’Orchestre national de France ou le Philharmonique), une grande œuvre de la littérature populaire. Et c’est magique.

Ainsi de Moby Dick, d’Herman Melville, adapté par Stéphane Michaka et réalisé par Cédric Aussir, qui donne des frissons. Des frissons, Cédric Aussir et Stéphane Michaka nous en avaient déjà donné en proposant Dracula, qui signait, en 2014, la naissance de cette forme unique au monde. Si Dracula n’est pas disponible à la réécoute, retombons dans le terrier de leur Alice et merveilles, librement adapté du texte de Lewis Carroll.

Mais l’on pourra aussi embarquer pour L’Ile mystérieuse, de Jules Verne, réalisé par Sophie-Aude Picon, ou encore s’envoler pour Neverland avec Peter Pan ou le garçon qui ne grandissait pas, de James Matthew Barrie, adapté par Andrew Birkin et réalisé par Christophe Hocké.

Savoureuse adaptation

Mais attardons-nous sur la savoureuse adaptation signée Pierre Senges des Voyages de Gulliver, de Jonathan Swift, et si bien mis en ondes par Laure Egoroff. Pour ce faire, installez-vous et préparez-vous à être transporté sur l’île de Lilliput. Même si, avant cela, il vous aura fallu survivre à une tempête, rentrer les bonnettes et ramener les perroquets ; arriser le cacatois, décoiffer la grand-vergue et ferler le foc. Vous êtes comme nous autres pauvres Terriens et Gulliver, vous n’y comprenez rien ? « Peu importe, vous répondra le capitaine. De toute façon, toi et le cuisinier, vous ne pouvez rien faire pour le moment. On verra après la tempête : tu auras du pain sur la planche. Le fossoyeur aussi. »

Maintenant, reprenez votre souffle, mais accrochez-vous encore un peu : l’amerrissage ne sera pas de tout repos, car ce cher Gulliver devra déjouer les trahisons et tentatives d’assassinat fomentées contre lui. Et c’est tout cela, et plus encore, que nous offre Laure Egoroff dans ce concert-fiction, grâce au talent, aussi, du bruiteur Bertrand Amiel et de celui des comédiens, qu’il s’agisse d’Antoine Sarrazin (géant Gulliver), d’Anne-Lise Heimburger (reine sublime et pas insensible aux charmes du susnommé) ou encore de Benjamin Wangermée et de Pauline Belle (impayables Navel et Nostril). C’est vif, intelligent, drôle, et écoutable par tous. Bref, c’est – encore – Noël à Radio France.