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La machine à gagner s’est enrayée au moment où l’histoire se présentait à elle. Les Kansas City Chiefs version 2025 ne seront pas la première équipe de l’histoire de la NFL à remporter trois Super Bowl consécutifs. Leur rêve s’est brisé sur l’implacable solidité des Philadelphia Eagles qui se sont imposés 40 à 22, dimanche 9 février à la Nouvelle-Orléans (Louisiane), au terme d’une rencontre maîtrisée de bout en bout.

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Pour les Eagles, ce deuxième sacre (après celui de 2018) a un goût sucré puisqu’il sonne comme une revanche après la défaite subie dans les dernières secondes, il y a deux ans au Super Bowl face à ces mêmes Chiefs (38-35). Mais cette fois, le suspense n’a jamais existé.

Les Eagles ont offert une démonstration totale, d’abord en défense, leur point fort qui, à ce niveau de compétition, relève presque de l’art. S’il fallait dérouler la liste de tous les malheurs subis par les Chiefs, il faudrait cocher toutes les cases : Patrick Mahomes, le quarterback superstar de Kansas City, a subi deux interceptions de passe – dont l’une a directement conduit à un touchdown adverse signé Cooper DeJean, le jour de ses 22 ans –, ainsi que six « sacks » (plaquages), un chiffre colossal. Sans oublier un « fumble » (une perte de balle) provoqué dans le quatrième quart-temps alors que la partie était déjà jouée, preuve de la détermination et de l’abnégation des Eagles à humilier leurs adversaires jusqu’au bout.

Baroud d’honneur

A vrai dire, le match s’est joué dès la première période quand les Eagles ont privé les Chiefs de toute option offensive et coupé le sens de l’improvisation de Patrick Mahomes, déjà titré trois fois, mais qui ne deviendra pas le premier quarterback à décrocher quatre bagues de champion avant ses 30 ans. Son baroud d’honneur en fin de rencontre avec notamment deux touchdowns à la passe pour l’expérimenté DeAndre Hopkins (32 ans) et le jeune Xavier Worthy (21 ans) sauvera les apparences mais n’effacera pas la sensation d’avoir assisté à l’un des pires matchs de sa carrière.

« Nous n’avons pas commencé comme nous le voulions. Les pertes de balle ont fait mal. J’en assume toute la responsabilité, a admis Patrick Mahomes. Je n’ai pas joué à mon niveau. »

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A l’inverse, en face de lui, Jalen Hurts a livré un récital. Comme un symbole, le quarterback des Eagles a inscrit le premier touchdown de la rencontre dès la deuxième possession de son équipe, au moyen de sa spécialité : le « tush push » (la poussée des fesses). A un yard (91 centimètres) de la ligne d’en-but, il se fait pousser par ses coéquipiers pour enfoncer la ligne défensive adverse, une stratégie qui a donné des maux de tête à tous les adversaires des Eagles cette saison. Parfois critiqué pour son style et un manque de personnalité, Jalen Hurts, 26 ans, a répondu, dimanche, au meilleur moment en obtenant le titre de MVP (meilleur joueur) de ce Super Bowl qu’il termine avec 221 yards à la passe et surtout 72 yards à la course.

C’est plus que le coureur attitré de l’équipe des Eagles, Saquon Barkley (57 yards), auteur d’une saison historique puisque juste avant la mi-temps, il est devenu le joueur ayant cumulé le plus de yards à la course sur une année (saison régulière et playoffs inclus), avec au final un total de 2 504 yards, mieux que les 2 476 yards de Terrell Davis enregistrés il y a vingt-six ans.

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« C’est le jeu d’équipe par excellence, a déclaré l’entraîneur des Eagles, Nick Sirianni. On ne peut pas être excellent sans la grandeur des autres, en attaque, en défense. » De fait, à la pause, la franchise de Pennsylvanie avait déroulé son plan de jeu à la perfection, au point de mener 24-0, un gouffre dont les Chiefs ne sortiront jamais. Une marge qui aurait presque pu permettre aux Eagles de rester sur le terrain pour suivre tranquillement le très attendu show musical assuré par Kendrick Lamar.

Donald Trump s’est éclipsé avant la pause

Le rappeur californien a donné un spectacle impeccable, (presque) sans concession. En invités surprises, pas d’autres musiciens (SZA était annoncée), mais l’acteur Samuel L. Jackson, grimé en Oncle Sam, qui a joué le maître de cérémonie – ponctuant notamment la performance d’un « Trop fort, trop impétueux, trop ghetto ! » – et Serena Williams, qui a livré quelques pas de danse sur Not Like Us. Lamar n’a pas hésité à interpréter son tube controversé, expurgé, toutefois, de l’accusation de pédophilie la plus directe à l’encontre de son rival Drake – le risque juridique était probablement trop fort pour la NFL.

Des fans des Eagles célèbrent la victoire de leur équipe, à Philadelphie (Pennsylvanie), le 9 février 2025.

Présent dans les tribunes au coup d’envoi du match – une première pour un président américain en activité –, Donald Trump n’aura pas assisté à la performance musicale. Il s’est éclipsé avant la pause. Il n’aura donc pas vu non plus les Eagles soulever le trophée Vince Lombardi, récompensant le vainqueur du Super Bowl.

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Avant le match, le républicain avait annoncé une victoire des Chiefs. Il faut dire que la rivalité Kendrick Lamar-Drake n’était pas la seule à s’inviter dans la grand-messe du football américain : le président et les Eagles ont un passif. En 2018, lors de son premier mandat, Donald Trump avait annulé la réception prévue à la Maison Blanche après le premier titre de l’histoire de la franchise, en raison du refus de certains joueurs de se lever pendant l’hymne national avant les matchs, en signe de protestation contre les inégalités raciales aux Etats-Unis. Le seul suspense qui demeure à l’issue du Super Bowl LIX, dimanche soir, est donc de savoir si de retour à la Maison Blanche, Donald Trump respectera cette fois la tradition.

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